Une campagne électorale nationale se prépare en France. Les pré candidats, voire candidats affutent leurs argumentaires, construisent leurs équipes et se lancent peu à peu dans l’arène, pour se présenter devant les électeurs. Que ce soit des primaires ou directement vers la « rencontre d’un destin avec la France », la case élections, se trouve au cœur de l’exercice de la vie politique du pays.
Civic Tech, urban life and democracy
Elections approach. Various personalities express themselves: “The democracy, this is not the street! Democracy is the vote!”, “The tyranny of minorities”, “It is necessary to put the people at the heart of everything”, “the word of an elected representative deserves to be respected because he or she was chosen to express what the French people think at some point”.
Indeed,this question of democracy, of the people and its representation becomes more acute. But from one election to an other, when the voters are urban ones, in a world of cities, which reflection can we lead on democracy, in order to renew a political speech and create a link with those who will be called to the polls?
The XXIst century is urban. It is also the one of the ubiquity. The massification of the Internet gave rise to the “digital society” and its E-x, E-government, E-education, E-health… As a consequence, the relationship between citizens and governments change under the influence of technologies. The governance and the way of doing politics should also change.
The urban intelligence and the new public-spirited uses, increased by the social networks and the digital technology, allow to bring to the foreground new initiatives to outreach the traditional representative democracy.
“Personal Democracy is an achievement of the XXIst century. It allows everyone to be a multitude, and it will be a force to be reckoned with in the decades to come. It also implies a more humble look on behalf of “professional politicians”. Isn’t there also from them, a certain “tyranny of the Leadership Principles” that contributes to the disintegration of the elective democracy?
The challenge is to think, to imagine, to build a new way of practicing the democracy at the heart of the “Civic Tech”. Owing to it, the technology “hacks” the politics, when life itself “hacks” the technology to reconnect, open, collaborate, innovate, open up, leave its zones of certainty, finally to be creative.
When the economy is switching by the effect of platforms, and when the new uses reinvent our urban lives, the “Civic Techs” are a way to reinvent collaboration and participation. They are a powerful weapon to go from the real-life, day-to-day democracy by proxy, towards the “iterative democracy”… It is not a question of “saying everything before, in order to make everything later” but to undertake before, during and later, in a process of listening and transformation, including those who bear (or claim to bear) a word.
Since the “open society” of H. Bergson, revisited by K. Popper until the emergence and the multiplication of “civic hackers”, it is the thorough movement which crosses our societies, and which cannot be ignored anymore. It finds its root in this triple convergence which makes the distinctive feature of the XXIst century: a connected urban, hyperconnected world and without borders.
When political battles are going to happen on what is to be national, on the identitarian closure, the historic roots of the people, our future issues encompass more than ever the capacity of our urban societies, with our cities-world, to be the heralds of the opening and the construction of a democracy of commitment and action. Civic Techs, which emerge in several cities of the world and with a “Civic Hall” which has just been announced in Paris, will spearhead this revival of the political and societal life. They are a key vector so that this double link of the urban and technological culture with the human being in the center, the citizen in the heart of it, can serve new ways of behaving. In particular, in front of big societal stakes which are the fight against social exclusion and the disparities for an inclusive growth, an urban transition, the conservation of nature,the fight against climate change, the development of a society and of cities for all, along with the economic development and the social, cultural and technological innovation.
Nous entendons différentes personnalités s’exprimer sur ce que signifie à leurs yeux la démocratie. Le Premier Ministre, Manuel Valls, s’exprimant avec brio il y quelques jours a signifié que « La démocratie, ce n’est pas la rue ! La démocratie c’est le vote ! ».
L’ex Président Nicolas Sarkozy, parle de la « tyrannie des minorités » se présentant comme le défenseur de ceux qui souffrent sans s’exprimer et nous dit que la « seule souveraineté, c’est celle du Peuple », et que « Il faut mettre le peuple au cœur de tout ».
Le Président de la République François Hollande, s’adressant aux Maires de France a également précisé «… on ne m’empêchera jamais de penser qu’il n’y a rien de mieux que le suffrage universel et que la parole d’un élu mérite d’être respectée parce qu’il ou elle a été choisie pour exprimer ce que pense le peuple français à un moment ou à un autre. »
D’un bord à l’autre de l’échiquier politique, la question de la démocratie, du peuple et de sa représentation, se pose avec acuité. S’agissant de l’élection présidentielle à venir, elle est liée à l’idée de la Nation, de l’Etat, de ses rôles, de ses prérogatives, rayons d’action, programmes et projets à développer en cas de victoire.
Mais d’une élection à l’autre, quand les électeurs sont des urbains, dans un monde des villes, quelle réflexion pouvons-nous mener autour de la démocratie pour renouveler un discours politique et créer un lien avec ceux qui seront appelés aux urnes ?
L’ancien maire de Denvers, M. Wellington Webb, a prononcé en 2009 à la conférence des maires des Etats Unis, une phrase très inspirante, résumant parfaitement les enjeux urbains de l’humanité : « Le XIXème siècle était un siècle d’Empires, le XXème siècle un siècle d’Etat-Nations. Le XXIème siècle sera un siècle de villes ». Pouvons-nous l’ignorer à l’heure d’un grand rendez vous de la vie nationale ?
Mais le XXIème siècle est aussi le siècle de l’ubiquité. La massification de l’Internet, le « cyber espace », devenu « Cloud », porte cette image de la « société numérique » pour souligner la puissance du numérique qui pénètre nos vies sous ses multiples E-x, tels, le E-Gouvernement, La E-Education, la E-Santé…
La démocratie peut-elle alors se résumer au vote, aux références historiques et aux injonctions au peuple souverain ? À l’heure où une grande distance s’installe entre le monde politique et les citoyens, il n’est pas inutile de se poser les questions de la portée de la vie démocratique dans un monde majoritairement urbanisé.
À l’heure actuelle, la puissance du numérique, le maillage de l’internet, l’omniprésence de l’ubiquité, mais aussi le poids de la crise économique, le vide politique constaté, la désaffection, voire la méfiance de citoyens face à sa représentation politique sont des bouleversements majeurs.
Aujourd’hui, les citoyens disposent de moyens techniques pour s’informer et se mobiliser au quotidien. Via les réseaux sociaux, il est possible de rassembler dans la rue des centaines de milliers de personnes en quelques heures à peine. Les rapports entre administrés et gouvernements changent sous l’effet de ces technologies. La gouvernance et la manière de faire de la politique devraient changer aussi.
Oui, l’intelligence urbaine et les nouveaux usages citoyens, démultipliés par les réseaux sociaux et les nouvelles technologies, permettent de faire émerger de nouvelles initiatives pour s’impliquer dans le changement par rapport à la démocratie représentative traditionnelle.
La « Personal Democracy » est sans aucun doute un acquis du XXIème siècle, car elle permet à chacun d’être une multitude, n’en déplaise aux tenants de la démocratie traditionnelle. C’est un fait nouveau et il faudra compter avec dans les décennies à venir. Cette sorte de fractalisation des « minorités », impose un regard plus humble de la part de « politiques professionnels ». N’est-ce pas aussi la surexposition d’une certaine « tyrannie du leadership imposé » qui contribue au délitement de la démocratie élective ?
La démocratie ne peut plus être une injonction au vote mais avant tout le vecteur d’expression d’un lien social fort, à la hauteur des enjeux sociaux, économiques, culturels. Et encore davantage quand le centre de gravité est devenu celui de la vie urbaine.
Le défi qui se présente devant nous, est avant tout de penser, d’imaginer, de construire une nouvelle façon d‘exercer la démocratie, dans le siècle où nous avons basculé. Au cœur ce cette expression ce qui est appelé la « Civic Tech », pour que la technologie « hacke » la politique, quand la vie « hacke » la technologie pour se reconnecter, s’ouvrir, collaborer, innover, décloisonner, sortir des zones de certitude, être créatif.
Quand l’économie bascule par les plateformes et que les nouveaux usages ré-inventent nos vies urbaines, les Civic Tech sont une voie pour réinventer la collaboration, la participation et donner une autre tonalité à la vie démocratique, avec transparence et contrôle des engagements. Les Civic Tech sont une arme puissante pour aller de la démocratie vécue par procuration sur un mandat, vers la « démocratie itérative »… Il ne s’agit pas de « tout dire avant pour tout faire après » mais de s’engager avant, pendant et après dans un processus d’écoute et de transformation y compris de ceux qui portent (ou prétendent la porter) une parole.
Depuis la « société ouverte » développée par H. Bergson, revisitée par K. Popper jusqu’au développement des « hackers civiques », c’est un mouvement de fond, qui traverse nos sociétés et ne peut plus être ignoré. Il trouve sa racine dans cette triple convergence qui fait la particularité du XXIème siècle : un monde urbain, hyper connecté, sans frontières.
A l’heure où des batailles politiques se jouent ou vont se jouer sur l’être national, le repli identitaire, les racines historiques du peuple, nos enjeux de l’avenir sont plus que jamais sur la capacité de nos sociétés urbaines, avec nos villes-monde, à être les hérauts de l’ouverture et de la construction d’une démocratie d’engagement et d’action. Les Civic Tech, qui émergent dans plusieurs villes du monde et dont un Civic Hall vient d’être annoncé à Paris, seront le fer de lance de ce renouveau de la vie politique et sociétale. Ils sont un vecteur clé pour que ce double lien de la culture urbaine et technologique avec l’humain au centre, le citoyen au cœur, soit mis au service de nouvelles manières d’agir face au grands enjeux de nos sociétés qui sont la lutte contre l’exclusion, les inégalités, pour une croissance inclusive, la transition urbaine, la préservation de la nature, la lutte pour le climat, le développement d’une société et des villes pour tous, à côté du développement économique, l’innovation sociale, culturelle, et technologique.
#CivicTech, vida urbana y democracia
Una campaña electoral a nivel nacional se está preparando en Francia. Los pre-candidatos afilan sus argumentarios, construyen sus equipos y se lanzan poco a poco a la arena, para presentarse ante sus electores. Ya sean las primarias o directamente el «reencuentro de un destino con Francia», el caso de las elecciones se encuentra en el corazón del ejercicio de la vida política del país.
Escuchamos a diferentes personalidades hablar sobre lo que para ellos significa la democracia. El Primer Ministro Manuel Valls, hablando con brillantez brio ha dicho hace pocos días que «La democracia, no es la calle! La democracia es el voto!»
El ex-Presidente Nicolás Sarkozy, habla de la «tiranía de las minorías» se presenta como defensor de aquellos que sufren sin expresarlo y nos ha dicho que la «única soberanía, es la del pueblo» y que «hay que poner al pueblo en el centro de todo».
El Presidente de la República, François Hollande, dirigiéndose a los alcaldes de Francia ha precisado igualmente:
«…nunca dejaré de pensar que hay algo mejor que el sufragio universal y que la palabra de un cargo electo debe ser respetada porque él o ella fue elegido para expresar lo que el pueblo francés piensa en un momento u otro».
De un lado al otro del arco político, la cuestión de la democracia, del pueblo y de su representación, se pone en cuestión. Se trata de la próxima elección presidencial, que está vinculada la idea de Nación, de Estado, de sus roles, de sus prerrogativas, campos de acción, programas y proyectos a desarrollar en caso de victoria.
Pero de una elección a otra, cuando los electores son los ciudadanos, en un mundo de las ciudades, ¿qué reflexión podemos tener alrededor de la democracia para renovar un discurso político y crear un vínculo con aquellos que serán preguntados en las urnas?
El anterior Alcalde de Denver, M. Wellington Webb, pronunció en 2009 en la conferencia de alcaldes de Estados Unidos, una frase muy inspiradora, resumiendo perfectamente los retos urbanos de la humanidad: «El siglo XIX ha sido un siglo de Imperios, el siglo XX un siglo de Estados-Naciones. El siglo XXI será un siglo de ciudades». ¿Podemos ignorarlo en el momento de un gran cita de la vida nacional.
Pero el siglo XXI es también el siglo de la ubicuidad. La masificación de internet, el «ciberespacio», convertido en «la nube», comporta esta imagen de la «sociedad digital» para señalar el poder de lo digital que penetra en nuestras vidas con sus múltiples E-x, tales como el E-gobierno, la E-educación, la E-sanidad…
¿La democracia puede entonces resumirse en el voto, con referencias históricas y los requerimientos del pueblo soberano ? En el momento donde una gran distancia se instala entre el mundo político y los ciudadanos, no es inútil poner las cuestiones sobre el alcance de la vida democrática en un mundo mayoritariamente urbanizado.
En el momento actual, el poder de lo digital, el mallazgo de internet, la omnipresencia de la ubicuidad, pero también el peso de la crisis económica, el vacío de la vida política, la desafección e incluso la desconfianza de los ciudadanos frente a su representación política son importantes trastornos.
A día de hoy los ciudadanos disponen de medios técnicos para informarse y movilizarse de forma cotidiana. Vía redes sociales, es posible trasladar a las calles a miles de personas en pocas horas. Las relaciones entre administrados y gobernantes cambian debido al efecto de estas tecnologías. La gobernanza y la forma de hacer política deberían cambiar también.
Sí, la inteligencia urbana y los nuevos usos ciudadanos, multiplicados por las redes sociales y las nuevas tecnologías, permiten la aparición de nuevas iniciativas para implicarse en el cambio de la democracia representativa tradicional.
La «Personal Democracy» es sin ninguna duda una ruptura del siglo XXI, porque permite a cada individuo ser una multitud, así no guste a los defensores de la democracia tradicional. Es un hecho novedoso y será necesario contar con ello en las décadas por venir. Esta suerte de fractalización de las «minorías», impone una visión más humilde de los «políticos profesionales». ¿No es la sobreexposición de una cierta «tiranía del liderazgo impuesto» la que contribuye al debilitamiento de la democracia electiva?
La democracia no puede ser una obligación al voto sino sobre todo el vector de expresión de un vínculo social fuerte, a la altura de los desafíos sociales, económicos, culturales. Y más aún cuando el centro de gravedad se ha convertido en el de la vida urbana.
El desafío que se presenta ante nosotros, está sobre todo en pensar, imaginar, construir una nueva forma de ejercer la democracia, en el siglo donde hemos basculado. En el corazón de esta expresión está lo que llamamos «Civic Tech», para que la tecnología «hackée» la política, cuando la vida «hackea» la tecnología para reconectar, abrirse, colaborar, innovar, romper barreras, salir de las zonas de certidumbre, ser creativos.
Cuando la economía bascula por las plataformas y los nuevos usos reinventan nuestras vidas urbanas, las Tecnologías Cívicas son un vehículo para reinventar la colaboración, la participación y dar una nueva tonalidad a la vida democrática, con transparencia y control de los compromisos. Las Tecnologías Cívicas son un arma creciente para hacer de la democracia un vehículo mucho más cercano, en forma de «democracia iterativa»…No es una cuestión de «contar antes todo lo que vas a hacer después», pero sí anticipar, durante y después de un proceso de escucha y transformación, incluyendo a quiénes llevan (o pretender llevar) la palabra.
Tras la «sociedad abierta» desarrollada por H. Bergson, revisada por K. Popper hasta ahora cuando han surgido los «hackers cívicos», es un movimiento de fondo, que atraviesa nuestras sociedades y no puede ser ignorado por más tiempo. Encuentra su razón en esta triple convergencia que supone la particularidad del siglo XXI: un mundo urbano, hiperconectado, sin fronteras.
En el momento en el que las batallas políticas se juegan o se van a jugar en el ámbito nacional, la pérdida identitaria, las raíces históricas del pueblo, nuestros retos por venir están más que nunca en la capacidad de nuestras sociedades urbanas a construir una democracia comprometida en la acción cotidiana. Las Tecnologías Cívicas, emergen en muchas ciudades del mundo, dando lugar entre otras a los Civic Hall, uno de los cuales ha sido anunciado ahora en Paris. Esto son punta de lanza de este resurgimiento de la vida política y social. Son un vector clave para que este doble vínculo de la cultura urbana y tecnológica con el con el ser humano en el centro, para desarrollar nuevas formas de actuar en contra de los principales problemas de nuestras sociedades. Se trata en particular de la lucha contra la exclusión, la desigualdad, por una transición urbana, la conservación de la naturaleza, la lucha por el clima, el desarrollo de una sociedad y ciudades para todos, junto a la innovación económica, social, cultural y tecnológica.