« Avec le coronavirus, en 48 heures, la majorité des Français ont dû pratiquer le télétravail à pied levé. Aujourd’hui, pour sortir de cette crise, toute proximité devient pertinente » répond ce scientifique humaniste, professeur des universités à la croisée de l’enseignement, de la recherche, de l’entreprise et de l’innovation.
« Le temps intérieur »
Son postulat de départ repose sur le temps, le temps gagné, ce temps que le confinement, d’ailleurs, a ralenti et étrangement dilaté. « Dans la métropole moderne, on passe notre journée entre le travail et les transports. On a perdu le temps de créativité, le temps social et le temps intérieur. Au profit de l’anonymat, de la course et du stress. »
Pour Carlos Moreno, une ville vivante, ce sont « les espaces publics », ces lieux où « les hommes et les femmes se rencontrent ». Mais comment faire quand l’épidémie impose la distanciation sociale ?
« En libérant de l’espace. En le prenant sur la voiture au profit des habitants, de rues apaisées, végétalisées, occupées par le jeu, le restaurant, le café… En multipliant les activités hors-les-murs (…). Notre défi, pour maintenir l’intensité sociale, est d’imaginer une ville vivable, quelle que soit sa taille. »