Les villes se réinventent, plus vertes et plus douces
« Si l’appel de la campagne gagne certains, la révolution de l’habitat se jouera bien dans les villes, dont la crise liée à la pandémie du coronavirus a révélé les faiblesses. Certaines métropoles montrent déjà la voie, en redonnant une véritable place à la nature, au temps et à la convivialité. »
« Notre manière d’habiter a déjà été chamboulée par la crise du Covid-19, au moins dans les têtes. (…) Bien sûr, les vieilles habitudes sont revenues aussi vite que les bouchons. Il n’empêche : les projections des urbanistes semblent moins utopiques, plus urgentes. « La crise a mis en exergue les fragilités de nos villes, à commencer par le risque de contamination », souligne Carlos Moreno, directeur scientifique de la chaire ETI (Entrepreneuriat, territoire, innovation) à l’Institut d’administration des entreprises de Paris. »
« Villes du quart d’heure »
« Des défis immenses, qui impliquent « d’aborder la ville de manière holistique », insiste Philippe Clergeau, spécialiste de la biodiversité en ville, chercheur au Muséum national d’histoire naturelle (1). Pas seulement à travers le prisme de l’architecture, mais bien de toutes les dimensions de nos vies : le travail, la mobilité, la solidarité, la culture, la consommation, etc.
Cette approche est au cœur du concept de « ville du quart d’heure », que l’on peut décrire ainsi : une ville dans laquelle la plupart des services essentiels se situent à un quart d’heure à pied, en vélo ou via des transports collectifs décongestionnés. « L’enjeu ? Retrouver du temps utile, une qualité de vie », dit Carlos Moreno, citant le quartier Nordhavnen à Copenhague ou Melbourne, en Australie. Dans cette métropole, les autorités ont adopté dès 2018 une stratégie appelée « 20-minute neighbourhoods » (« quartiers 20 minutes ») pour 2050. »