Le Pr. Carlos Moreno a participé hier à la Conférence de Presse de présentation de l’Innovation Connecting Show aux côtés de Jean-Michel Baylet et Anne Lauvergeon. Il a présenté les grands enjeux de la table ronde sur la Cité du Futur qu’il animera lors de l’événement.
Dans un monde fortement urbanisé, les villes constituent un enjeu majeur pour la qualité nos vies. Réfléchir à la « Smart City Humaine», à la Ville Vivante et à son futur s’avère donc essentiel. Les conférences et tables rondes qu’organisera l’Innovation Connecting Show autour de cette thématique joueront ainsi un rôle majeur dans le débat actuel.
Au sein de la ville se croisent en effet une multitude de besoins et d’usages sociétaux. Autour des questions de l’habitat, de la mobilité, de l’éducation, des soins se concentrent d’importants enjeux d’innovation industrielle. Comment faire la jonction entre le bien vivre, le « bien logé », la mobilité et le lieu de travail ? Est-il réellement nécessaire, par exemple, de se déplacer autant pour travailler, pour apprendre ou pour se soigner ? Ces enjeux aboutissent à des transformations réelles de notre mode de vie et de nos relations professionnelles, ainsi qu’à des transformations sociales et urbaines, traversées et amplifiées par l’impact des révolutions technologiques. La question de la gestion de l’énergie, de la création de logements énergétiquement efficaces, de la mobilité verte, de la sécurité, de la santé personnalisée, de l’accès à la culture se pose ici avec force. Et, à travers ces réflexions, c’est une véritable ville transverse, vivante, décloisonnée, qui se dessine sous nos yeux. Une Cité du Futur qui se construit dès maintenant.
Elle revêt, selon moi, deux aspects :
• La ville est d’abord un territoire d’agrégation d’hommes et de femmes, qui y demeurent pour assouvir leurs besoins vitaux (se nourrir, se loger, se former, se soigner…) et pour s’épanouir ; ils attendent de la ville avant tout une vraie qualité de vie
• La ville est aussi fragile, impermanente, sensible aux aléas. Ses ressources s’épuisent, la pollution la menace et des incidents de toutes sortes peuvent à tout moment la bouleverser, comme le montre la catastrophe de Fukushima, ou tout près de nous les dégâts causés par les crues, les accidents, les aléas météorologiques… Il faut donc que la ville soit résiliente face à ces potentielles situations de menace et de crise.
A la lueur de ces éléments, qu’est-ce donc que la Cité du Futur ?
La Cité du Futur correspond in fine à la manière dont nous nous projetons dans nos modes de vie, corrélée à la manière dont nous souhaiterions transformer nos vies pour accéder à de nouveaux services et à de nouveaux usages. Elle se construit autour du citoyen, qui figure en son centre, mais sur un territoire qui lui est propre. En effet, ce qui est vrai à Paris n’est pas forcément vrai à Toulouse, à Lagos où à Rio. D’où l’idée, prégnante lorsque l’on aborde la question de la Cité du Futur, qu’il faut chercher à contextualiser l’identité de l’homme dans son territoire.
Dans ce contexte, la notion de technologie est de la plus haute importance, notamment depuis une trentaine d’années. L’émergence puis la généralisation de l’outil informatique à partir des années 70, l’apparition d’internet il y a 20 ans, et de ce qu’on appelle les « smart devices » il y a environ 5 ans, aboutissent aujourd’hui à une véritable « révolution ubiquitaire », qui va bien au-delà de la « révolution numérique ». C’est cela, qui est réellement nouveau dans la technologie : la capacité à bénéficier d’une connexion technologique à tout moment, en tout lieu, en permanence. C’est un véritable maillage capillaire planétaire qui prend vie et qui repose sur l’usage des « smart devices » par des citoyens ubi et hyper connectés. C’est une porte qui s’ouvre sur l’accès instantané à l’information des hommes, mais aussi à la communication de tout type d’objets. C’est aussi une masse de données en mouvement constant qui se présente à nous. La ville elle-même est façonnée par cette révolution. La technologie est donc incontestablement un levier de transformation des vies humaines. Mais pour que cette transformation soit efficace, il faut les orienter vers les services que l’on souhaite mettre en place pour améliorer la qualité de vie au niveau de la ville et les citoyens. Pourquoi se déplacer ? Quel lien entre l’habitant, son centre ville, sa périphérie, les services publics, l’offre privée ? Veut-on de l’auto-partage ? Veut-on des bâtiments à énergie positive ? Des énergies décentralisées et renouvelables ? Des éco-quartiers ? Oui, mais d’abord pour quels modes de vie, pur satisfaire quels besoins ?
Ce sont ces questions qui seront abordées dans le cadre de l’Innovation Connecting Show. parce que la Ville est un laboratoire à ciel ouvert d’idées et d’expériences exceptionnel, et qu’au même temps le XXIème siècle pour la première fois apporte à l’humanité 4 révolutions majeures en simultané : numérique, bio systémique, robotique et nano technologique.
Il est aujourd’hui important de prendre conscience des nouveaux enjeux auquel il nous faire face et de réfléchir aux services et usages destinés aux citoyens que les technologies peuvent offrir grâce à cette nouvelle forme d’hybridation. Un nouveau monde urbain émerge à la croisée de besoins sociétaux, de l’urbanisme, de l’intelligence ambiante avec ses 4 grandes révolutions qui sont en marche et plus largement toute la connaissance transdisciplinaire qui contribue à forger les nouveaux paradigmes.
ICS s’attachera justement à identifier les nouveaux besoins de la société, à la lumière d’un brassage international de haut niveau et multisectoriel d’expertises, d’idées, d’opinions et d’expériences multiples.
ICS nous permet de construire dans l’altérité, dans l’échange, au travers le regard des autres. Cela vaut aussi pour l’innovation qui, transverse, « traverse les gens », toujours dans le but de construire dès aujourd’hui la Ville Vivante, la Ville de Demain, garante d’une meilleure qualité de vie, pour mieux vivre ensemble.