La Revue du Cube N°6, publiée le 29 avril, est consacrée au thème du partage. Découvrez ici l’article qu’a rédigé la Pr. Carlos Moreno sur le thème du partage au sein de la ville de demain.
« Nous allons vers un monde où l’humain aura les pouvoirs d’un véritable dieu, mais il faudrait commencer à apprendre le job ! » C’est en ces termes que l’artiste Jérôme Lanier pointe le paradoxe où nous conduit l’évolution exponentielle du progrès technologique. La révolution numérique offre des possibilités inédites de créativité, de dialogue et d’émancipation. Mais, alors même que pèsent de lourdes menaces écologiques, économiques, sociales ou climatiques qui nécessitent des solutions à l’échelle globale, elle recompose nos réalités et brouille tous nos repères.
Face à ces enjeux, à la complexité du monde fluide et à la nécessité de mieux « agir ensemble », comment faire du partage la clé du nouveau récit collectif ? »
Voici la réponse apportée par le Pr. Carlos Moreno.
Le partage, une notion au cœur de la ville de demain
Le thème du partage est un sujet extrêmement pertinent et tout à fait d’actualité pour toutes les personnes qui travaillent aujourd’hui sur la ville, comme c’est mon cas.
L’économie du partage est en effet au cœur du nouveau paradigme que nous voyons actuellement émerger au sein des villes, lieux d’agrégation et de vie, qui va vers de nouvelles économies de plus en plus servicielles et d’usage – le service étant aujourd’hui la clé de la qualité de vie dans la ville. En d’autres termes, l’économie du partage vient parfaitement répondre à la transformation vers la transition urbaine – vers une ville durable, humaine, vivante – car elle fait appel à la consommation, à la production et à l’usage collaboratifs. La notion de partage est en effet cruciale, car elle permet, d’une part, de fluidifier les relations sociales existantes, d’en développer d’autres d’un nouveau type, mais aussi de transformer de façon cohérente les relations de l’homme avec l’environnement. D’autre part, elle fait naître de nouveaux modèles économiques en plaçant la pratique de l’innovation et la construction de solutions servicielles innovantes au cœur de l’économie.
L’économie du partage est en outre fort intéressante parce qu’elle privilégie des échanges de nature nouvelle, qui permettent à l’usager de sortir de cette approche de consommateur que nous avons héritée du 20ème siècle. Elle transforme aussi la vision de ceux qui produisent des biens et des services, puisque dans l’économie de partage, la propriété des objets techniques est remise en cause et c’est leur fonction qui est valorisée, celle-ci permettant de créer de nouveaux modèles. Je donne souvent, sur ce sujet, l’exemple de la voiture : nous sommes passés du paradigme de la voiture individuelle à celui de la mobilité, et dans ce mouvement c’est la fonction de se déplacer qui a remplacé l’objet technique automobile.
À l’heure actuelle, la puissance du numérique, le maillage de l’internet, l’omniprésence de l’ubiquité, mais aussi le poids de la crise économique, crée à l’échelle de la ville un espace-temps qui transforme la ville en profondeur en faisant émerger cette économie collaborative. De la collaboration au partage, il y a cependant un pallier à franchir. Dans l’économie collaborative, chacun est à la fois consommateur et producteur, ce qui crée un cercle vertueux. La puissance d’internet a ainsi généré des outils accessibles à tous permettant de répondre à ses besoins à des coûts bien moindres – je songe à des plateformes comme e-bay, Prime Minister ou Le Bon Coin. Dans le partage, on va plus loin et c’est une transformation qui s’opère au cœur des villes. C’est une révolution qui est en train de s’opérer, avec l’appropriation d’Internet par la nouvelle génération, la naissance des réseaux sociaux et l’émergence de l’esprit collaboratif propre au Web 2.0. Car les nouvelles pratiques sociales sur le web s’incarnent désormais, par un phénomène d’hybridation, dans le réel, faisant apparaître un nouveau modèle économique fondé sur le partage. Citons pour illustrer ce modèle Autolib, BlablaCar ou encore Air BnB. Autre exemple, la start-up Zilok qui permet à des particuliers de se prêter, d’échanger ou de louer des biens. On peut même y partager notre temps !
Nous sommes, avec ces modèles, face à une autre manière de consommer et de gérer nos rapports avec les autres. Car la notion d’échange marchand est ici associée à celles de plaisir et de service rendu aux autres. Ces démarches font ainsi émerger de nouveaux modèles sociaux, qu’incarne très bien en France, par exemple, la plateforme OuiShare, qui est à la fois un modèle économique, un think tank, un lieu d’échanges et de rencontres. On quitte ainsi le domaine de l’usage des objets existants pour aller vers une économie de la multitude, où l’on partage aussi sa vision – par le biais de ce que l’on pourrait nommer une hybridation sociale communautaire.
Je crois que la ville est le terreau privilégié de ces nouvelles pratiques, car il ne s’agit pas de voir l’économie de partage sous l’angle nihiliste ou marginal, mais bien comme une autre façon de tisser des relations sociales et de vie – je dirais même que ces pratiques réinventent aujourd’hui le sens de la vie sociale urbaine. De nouveaux modèles économiques apparaissent, mais aussi une meilleure gestion, une économie plus durable (avec d’autres manières de gérer face à l’accumulation de biens, peu utilisés par rapport à leur durée de vie), une vision renouvelée de l’autre, car il y a bien, dans l’économie du partage, une recherche de l’altérité et la volonté de créer des relations qui vont au-delà du service lui-même. Dans le même temps, ces nouvelles pratiques remettent en cause nos anciens modèles de fonctionnement, qui déclinent assez inéluctablement. Reprenons l’exemple de la voiture : l’idée d’aller chez son concessionnaire choisir son véhicule ne s’impose plus comme une pratique incontournable avec le développement du co-voiturage et de l’auto-partage. On peut d’ailleurs s’interroger sur les mutations qui sont encore venir, puisque nous voyons bien que nous ne sommes qu’au début d’un mouvement de fond qui vient tout bouleverser.
Il est intéressant aussi de remarquer l’impact de ces nouvelles pratiques sur les modèles de service qui n’ont pas évolué. Rappelons l’excellente tribune de Nicolas Colin (http://colin-verdier.com/les-fossoyeurs-de-l-innovation/) qualifiant la compagnie de taxis G7 de « fossoyeurs de l’innovation », la mainmise de ce type d’entreprise sur les services de taxis et le blocus autour du numerus clausus empêchant l’émergence de tout autre modèle de mobilité comme les taxis collaboratifs ou les véhicules avec chauffeur commandés par Internet. Au moment où l’économie de partage décloisonne les usages, ce type de société, qui génèrent des services basés sur l’ancien modèle économique, incarne bien les résistances à la transition vers un nouveau paradigme. On remarquera également comment AirBnB remet en cause le modèle hôtelier, par exemple.
Au plan éco-systémique, ces nouvelles pratiques remettent enfin en cause les services de service associés. Dans l’hôtellerie par exemple, il existe tout un tas de services associés à l’offre d’hébergement : ménage, soin du linge, assurances etc. De nouveaux enjeux émergent au sein de l’économie de partage : par exemple, si je suis hébergé via Air BnB chez un particulier et que je crée un dommage chez lui, comment suis-je couvert ? De même, comment statuer sur la responsabilité d’un pratiquant de covoiturage qui occasionne un accident ? C’est l’ensemble de nos pratiques, jusque dans leur dimension juridique, qui sont ainsi ébranlées. On observe d’ailleurs que de nombreux secteurs de l’économie classique s’efforcent de s’ouvrir à l’économie de partage, comme la grande distribution par exemple. Des filiales de grands groupes se lancent dans ce modèle – on peut citer l’exemple de Lokéo, filiale de Boulanger, qui permet de « passer à un nouveau mode de consommation » des biens de consommation courante, en les louant au lieu de les acheter.
Je suis convaincu pour ma part que ce modèle est amené à se développer d’autant mieux qu’il correspond parfaitement au concept de la ville de demain : une ville collaborative, citoyenne, durable. Je répète souvent que la ville de demain sera celle des services et des usages qui évoluent, et qu’elle doit « hacker » la technologie. Cette vision corresponde pleinement avec le concept d’une économie collaborative et de partage. Si l’on continue par ailleurs à raisonner en termes systémiques, on voit qu’au-delà de la mutation de l’objet traditionnel en service, l’économie de partage transforme également la relation entre l’homme et les espaces publics au sein de la ville. Nous voyons en effet naître de nouveaux espaces de partage au sein des villes : co-parking, co-working… Mais ces espaces font eux-mêmes naître de nouvelles relations sociales et de nouvelles façons d’interagir ! Un espace de co-working par exemple ne donne pas seulement accès à un espace de bureau et un poste informatique, il donne accès à des espaces décloisonnés où l’on rencontre d’autres personnes et où l’on partage des savoirs, ce qui crée de nouvelles synergies. Demain, on partage l’espace de travail pas seulement pour des raisons environnementales ou pratiques, mais pour développer sa puissance de travail ou renforcer sa créativité.
Les réseaux sociaux jouent par ailleurs un rôle crucial dans la diffusion de cette économie de partage et ils sont amenés à prendre de plus en plus d’importance dans la ville de demain. Aujourd’hui, les réseaux sociaux sont avant tout des sites d’échanges et d’information. Demain, on aura affaire à des réseaux sociaux hybridés, qui permettent de tisser de nouvelles relations sociales par le biais de l’hybridation technologique. Ce ne sera plus le fait de me relier à d’autres personnes qui sera leur fonction principale, mais leur capacité à créer de nouveaux services – ou des services réinventés car moins chers, moins polluants etc. Géolocalisation, ubiquité et hybridation réunies permettront donc d’aller très loin et couplés à la puissante notion des plateforme, les bouleversements et transformations à l’échelle de nos vies quotidiennes seront majeures.
Il serait impossible de clore un article sur la notion de partage au sein de la ville de demain sans évoquer d’autres façons de partager au sein des espaces urbains, comme le street art, ou art des rues, qui est une forme de partage culturel – la rue apparaissant dès lors comme le lieu d’une catharsis sociale pour les artistes, comme le furent en leur temps le rap et le hip-hop. Le street art est ainsi une manière de s’exprimer avec ses propres codes, au même titre, autre exemple, que le crowdsourcing, qui permet la création d’applications collectives (on pense notamment aux hackathons organisés par la SNCF et bien d’autres à Paris). Facebook a permis de populariser ces pratiques, nous montrant comment des services nouveaux était issus de telles manifestations. Le partage du code, avec des mouvements comme « Tous codeurs » est aussi une expression de la ville de demain. Dernier exemple de partage dans la ville, le crowdfounding, ou financement de start-up par la multitude (Kickstarter, Ulule…etc) On est aujourd’hui ainsi en capacité de faire financer par la population des projets très sérieux qui viennent s’inscrire dans l’économie réelle. Nous sommes devenus aussi « tous financeurs », ce qui signifie que nous pouvons apporter notre regard sur la manière dont est produite la valeur. Autant de pratiques qui illustrent très bien la façon dont la transition urbaine, vers une ville durable, vivante, solidaire, est en train de s’opérer.
Enfin, j’ajouterai pour finir que ce numéro de la revue du Cube consacré au partage est lui-même un bon exemple de partage… d’idées – ces idées qui, bien qu’abstraites, ont pourtant bel et bien la force de changer le monde.
Compartir : en el corazón de la Ciudad de Mañana
La Revista “Cube” en Francia ha lanzado oficialmente el 29 de abril su 6° numero el cual esta dedicado al tema de “Compartir”. He tenido el honor de participar con un articulo dedicado al tema de “Compartir y la Ciudad”. Asi pues queridos lectores de lengua hispana les comparto aquí mi texto. 😉
La Revista “Cube” ha formulado una misma pregunta a cada uno de los autores :
¡« Vamos hacia un mundo donde el humano tendrá el poder de un verdadero dios, pero habría que comenzar a aprender hacer este trabajo!» Con estas palabras el artista Jérôme Lanier marca la paradoja a donde nos conduce la evolución exponencial del progreso tecnológico. La revolución digital ofrece oportunidades inéditas de creatividad, de diálogo y de emancipación. Pero al mismo tiempo que nos pesan las amenazas ecológicas, económicas, sociales o climáticas que necesitan soluciones a la escala global, ella recompone nuestras realidades y replantea todos nuestros posicionamientos tradicionales.
¿Frente a estos desafíos a la complejidad del mundo y a la necesidad de mejor actuar «juntos», cómo hacer del compartir la clave de nuevas historias colectivas? »
A renglón seguido mi respuesta enfocada alrededor del tema de Compartir y la Ciudad.
Compartir, una noción en el corazón de la ciudad de mañana
El tema del compartir es un tema extremadamente pertinente y completamente de actualidad para todas las personas que trabajan hoy sobre la ciudad, como es mi caso.
La economía del compartir está en efecto en el corazón del nuevo paradigma que vemos actualmente emerger en el seno de las ciudades, los lugares de agregación y de vida, que va hacia nuevas economías cada vez más orientadas alrededor de los servicios y el uso – el servicio siendo hoy la clave de la calidad de vida en la ciudad. En otras palabras, la economía del compartir viene para responder perfectamente a la transformación hacia la transición urbana – hacia una ciudad sostenible, humana y viva – porque apela al consumo, a la producción y al uso colaborativos. La noción de compartir es en efecto crucial, porque ella permite, por una parte, fluidificar las relaciones sociales existentes, desarrollar otras de un nuevo tipo, pero también transformar de modo coherente las relaciones del hombre con el medio ambiente. Por otra parte, ella origina nuevos modelos económicos colocando la práctica de la innovación y la construcción de soluciones serviciales innovadoras en el corazón de la economía.
La economía del compartir es además muy interesante porque privilegia intercambios de nueva naturaleza, que le permiten al usuario salir de esta posición de consumidor pasivo que heredamos del siglo 20. Ella transforma también la visión de los que producen bienes y servicios, ya que en la economía del compartir, la propiedad de los objetos técnicos es replanteada y es su función la que es valorizada, y esta permite crear nuevos modelos. A menudo doy, en este tema, el ejemplo del coche : hemos pasado del paradigma del coche individual al transporte y de esta a la movilidad, y en este cambio es la función de desplazarse que reemplazó el objeto técnico automóvil.
En la actualidad, el poder del digital, la fuerza de las redes, del internet, la omnipresencia de la ubicuidad, pero también el peso de la crisis económica, crea a la escala de la ciudad un espacio-tiempo que la transforma en profundidad haciendo emerger esta economía colaborativa. De la colaboración al compartir, hay sin embargo diferencias. En la economía colaborativa, cada uno es a la vez consumidor y productor, lo que crea un círculo virtuoso. El poder de internet generó así herramientas accesibles a todos que permitían responder a sus necesidades a costes mucho menores – con plataformas como E-bay, Price Minister y muchas otras. En el compartir, vamos aun más lejos y es una transformación que se produce en el corazón de las ciudades. Es una revolución que se está produciendo, con la apropiación gracias a Internet de unas nuevas manifestaciones sociales, irrumpiendo con el desarrollo de las redes sociales y la emergencia del espíritu colaborativo propio del Web 2.0. Porque las nuevas prácticas sociales sobre el web se encarnan en lo sucesivo, por un fenómeno de hibridación, en la realidad, poniendo de manifiesto un nuevo modelo económico fundado sobre el compartir. Citemos para ilustrar este modelo Autolib, BlablaCar o AirBNB. Otro ejemplo, la start-up Zilok que les permite a individuos prestarse, intercambiar o alquilar bienes. ¡Hasta podemos compartir allí nuestro tiempo !
Se construyen con estos nuevos modelos, otra manera consumir y ante todo de relacionarse con los otros. Un resurgimiento de la practica de la Alteridad toma forma en este nuevo paradigma de la relación de usos y servicios compartidos. Así la noción de intercambio mercantil es asociada aquí con las del placer del servicio hacia los otros. Estas practicas contribuyen así a hacer emerger nuevos modelos sociales, que encarna muy bien en Francia, por ejemplo, la plataforma OuiShare, que es a la vez un modelo económico, un “Think Tank”, un lugar de intercambios y de encuentros. Mas allá de Francia, son conceptos y practicas que sin fronteras se desarrollan llevando con ella nuevas maneras de relacionarse entre los ciudadanos y la ciudad, citando el articulo reciente de “The Economist”. Vamos así mas allá del uso de los objetos existentes para ir hacia una economía de la multitud en encarnando lo que considero es el desafío mayor en el XXI siglo : la hibridación social comunitaria.
Creo que la ciudad es el área privilegiado de estas nuevas prácticas, porque no se trata de ver la economía del compartir bajo el ángulo nihilista o marginal, sino mas bien como otro modo de tejer relaciones sociales y de vida. Insisto diciendo que estas prácticas reinventan hoy el sentido de la vida social urbana. Nuevos modelos económicos aparecen, pero también una mejor gestión, una economía más sostenible (con otras maneras de funcionar frente a la clásica herencia de comportamiento de la acumulación de bienes, que son poco utilizados con relación a su duración). Se trata de una visión renovada de lo que es el Otro, porque de eso se trata en la economía del compartir, la búsqueda de la alteridad y la voluntad de crear relaciones que van más allá del servicio mismo. En el mismo tiempo, estas nuevas prácticas vuelven a poner en causa nuestros antiguos modelos de funcionamiento, que decaen ineluctablemente. Retomemos el ejemplo del coche : con el desarrollo del carro compartido en sus múltiples formas (“car sharing”…) la idea de ir al concesionario para escoger su vehículo no se impone más como una práctica indispensable, que connota ante todo una posición social “fui a comprar MI carro y escogí todas MIS opciones”.
Podemos por otra parte interrogarnos sobre las mutaciones a venir, pues estamos sólo al principio de un movimiento de fondo que continuara aportando transformaciones profundas.
Es interesante también observar el impacto de estas nuevas prácticas sobre los modelos de servicio que no evolucionaron. Recordemos la excelente tribuna de Nicolás Colin (http://colin-verdier.com/les-fossoyeurs-de-l-innovation/) que califica la compañía de taxis G7 de « sepultureros de la innovación », el embargo de este tipo de empresa a los servicios de taxis de nueva generación y el bloqueo alrededor del numerus clausus que impida la emergencia de otro modelo de movilidad como los taxis colaborativos o los vehículos con chófer mandados por Internet. En el momento en el que la economía del compartir liberaliza los usos, el comportamiento de este tipo de empresas, que generan servicios basados en el antiguo modelo económico, encarna bien las resistencias a la transición hacia un nuevo paradigma.
Observemos también cómo AirBnB vuelve a poner en causa el modelo hotelero, por ejemplo. En el plano eco-sistémico, estas nuevas prácticas obliga a a repensar los servicios asociados. En la hotelería por ejemplo, existe un conjunto de servicios asociados con la oferta de hospedaje : gestión del espacio, lavandería, restaurantes, seguros etc. Nuevos desafíos emergen en el seno de la economía del compartir: ¿por ejemplo, si estoy alojado vía AirBNB en una casa particular y si tengo un accidente, cómo estoy cubierto ? ¿También, cómo definir la responsabilidad cuando en un entorno de co transporte privado se ocasiona un accidente ? Es el conjunto de nuestras prácticas, hasta en su dimensión jurídica, que son atravesadas así por nuevos modelos de funcionamiento. Constatamos por otra parte que numerosos sectores de la economía clásica se abren a la economía del compartir como la gran distribución por ejemplo. Filiales de grandes grupos se lanzan en este modelo – podemos citar el ejemplo de Lokéo, filial de “Boulanger” que permite « pasar a un nuevo modo de consumo » de los bienes de consumo corriente, alquilándolas en lugar de comprarlas.
Estoy convencido por mi parte que el desarrollo de este tipo de modelo, concepto y prácticas corresponde al concepto de la ciudad de mañana : una ciudad colaborativa, ciudadana, sostenible. A menudo repito que la ciudad de mañana será la de los servicios y usos que evolucionan, y que ella debe ” hackear” la tecnología. Esta visión corresponda plenamente con el concepto de una economía colaborativa y del compartir. Si se continúa por otra parte razonando en términos sistémicos, vemos que más allá de la mutación del objeto tradicional en servicio, la economía de compartir también transforma la relación entre el hombre y los espacios públicos en el seno de la ciudad. Vemos en efecto nacer nuevos espacios de ese tipo en el seno de las ciudades : ¡co aparcamiento de coches, co working Pero estos mismos espacios hacen nacer nuevas relaciones sociales y nuevos modos de inter actuar! Un espacio de co working por ejemplo no da solamente acceso a un espacio de oficina y un puesto informático de trabajo, da acceso a espacios donde se encuentran otras personas y donde se comparte saber, lo que permite crear nuevas sinergias. Mañana, compartiremos el espacio de trabajo no solamente por razones medioambientales o prácticas, pero para desarrollar su poder de trabajo o reforzar su creatividad.
Las redes sociales juegan por otra parte un papel crucial en la difusión y extensión de esta economía del compartir y tomaran cada vez más importancia en la ciudad de mañana. Hoy, las redes sociales son ante todo unos sitios de intercambios y de información. Mañana, estaremos en relación con redes sociales híbridas, que permiten tejer nuevas relaciones sociales por el impacto de la hibridación tecnológica. No será más el hecho de relacionarme con otras personas que será su función principal, sino mas aún su capacidad a crear nuevos servicios – o servicios reinventados porque menos caros, menos contaminantes etc. Geo localización, ubicuidad e hibridación reunidas permitirán pues ir muy lejos y acoplados a la noción poderosa de la plataforma, las transformaciones a escala de nuestras vidas cotidianas serán mayores.
Sería imposible terminar este artículo sobre la noción de compartir en el seno de la ciudad de mañana sin evocar otros modos de hacerlo en el seno de los espacios urbanos, como el street arte, o arte de las calles, que es una forma de compartir cultural – la calle que aparece desde entonces como el lugar de una catarsis social para los artistas, como lo fueron en su tiempo el rap y el hip-hop. El street arte es así una manera de expresarse con sus propios códigos, al igual, otro ejemplo, que el crowdsourcing, que permite la creación de aplicaciones colectivas (pensamos particularmente en los hackathons organizados en muchas partes ahora). Facebook permitió popularizar estas prácticas, mostrándonos cómo nuevos servicios podían crearse a partir de tales manifestaciones. El reparto del código, con movimientos como ” Todos codificadores ” es también una expresión de la ciudad de mañana. Último ejemplo de compartir en la ciudad, el crowdfounding, o financiamiento de start-up por la multitud (Kickstarter, Ulule etc) hacen que la multitud ese en capacidad de financiar proyectos muy serios que vienen a inscribirse en el corazón de la economía real. Esta acción ” todos somos capaces de financiar “, significa que podemos aportar nuestra contribución sobre la manera en la que se produce el valor. Tantas prácticas que ilustran muy bien como la transición urbana, hacia una ciudad duradera, viva y solidaria, está produciéndose.
Finalmente, para acabar con un guiño amistoso diría que este 6° número de la revista del “Cube” consagrado al compartir es también un buen ejemplo, compartir ideas – que entran en esta dinámica de participar a la transformación del mundo.
Paris, 30 abril 2014
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