J’ai souhaité aujourd’hui partager avec mes lecteurs une réflexion personnelle, qui se distingue du style de mes billets habituels.
Ceux qui ont suivi la publication de mes écrits se souviennent peut-être d’un texte très personnel (https://www.moreno-web.net/le-dictateur-argentin-j-videla-vient-de-mourir-hommage-aux-victimes/) que j’ai rédigé le 21 mai dernier, à l’occasion de la mort du dictateur argentin Jorge R. Videla, afin de rendre hommage aux victimes, à leurs familles ainsi qu’à notre grand poète latino américain Pablo Neruda avec son poème XII du Chant Général « Monte! Et nais avec moi, frère ».
J’ai intitulé ma chronique d’aujourd’hui “D’un septembre à l’autre”. 40 ans nous séparent en effet du septembre de deuil, de douleur, de rage et de tristesse qui a vu le général Augusto Pinochet s’emparer du pouvoir au Chili, lors d’un coup d’Etat militaire contre le Président démocratiquement élu, Salvador Allende.
Une sombre nuit est alors venue endeuiller tout le continent latino-américain. Les dictatures atroces et le Plan Condor ont semé partout une vague de violence aveugle et son triste lot de morts, de disparus, de torturés, conduisant aussi à l’exil des milliers de personnes.
En ce qui me concerne, cette période noire a été à l’origine de ce qui allait devenir 35 années de vie en France, ayant moi-même pris, comme tant d’autres lors de ces moments douloureux, le chemin du départ.
Utopies, réflexions et actions ont marqué mes 20 ans à Paris. Ma vie a ainsi pris le chemin de la passion pour la science, la technologie, l’innovation, mais aussi pour l’humanisme et la démocratie – avec la chance d’avoir beaucoup appris de grands professeurs.
J’ai ainsi pu m’intégrer, et ce pour toujours, dans une dynamique originale, mélange de service public, d’esprit entrepreneurial et d’intérêt général, privilégiant toujours la créativité pour tracer une voie hors des sentiers battus. J’ai voulu apporter ma contribution à une certaine transformation du monde, tout au moins dans mes domaines de compétence.
J’ai forgé dans ce contexte mes convictions éco-systémiques : construire en intelligence collective un futur meilleur en nous impliquant chaque jour ; privilégier le chemin à tracer selon sa propre respiration, plus que l’objectif à atteindre, comme source de sagesse; créer et participer à l’émergence d’éco-systèmes collaboratifs.
Après avoir plongé dans le puissant et merveilleux monde des sciences de la complexité, celles-ci sont devenues pour moi un guide pour la réflexion et l’action quotidienne. Elles déterminent depuis le cap de toute ma démarche et mon action.
Retourner au mois de septembre 2013 en Amérique Latine, à Quito, où j’ai été invité à apporter ma contribution à la XIVème Rencontre ibéro-américaine des Villes Numériques, 40 ans après ce douloureux septembre 1973, est pour moi un moment symbolique important.
Partager avec la communauté latino-américaine du nord au sud du continent, avec près de 2000 personnes et plus encore grâce la force de réseaux sociaux ; vivre une semaine intense d’échanges et de discussions autour de la construction de la ville de demain, socialement innovante ; faire part de ma vision sur l’intelligence ambiante, l’innovation urbaine, la révolution digitale ubiquitaire et la construction collaborative comme moteurs d’action – autant d’expériences fortes que je n’oublierai pas.
Le chaleureux accueil qui m’a été réservé, ainsi que le très grand intérêt qui a été montré pour mes travaux sur la Ville Vivante, la Living City et ma vision stratégique sur les Smart Cities, la complexité, la ville, la science et la technologie en général, tout cela traduit l’idée d’une belle rencontre avec le continent où se trouvent mes racines et ne me laisse pas indifférent, loin de là.
Devenu français depuis de longues années, d’origine colombienne, avec une âme latino-américaine ancrée et une longue carrière en France, modestement réussie et faisant l’objet d’une belle reconnaissance, j’appartiens à deux mondes, deux cultures et aujourd’hui, 40 ans après, mon éco-système collaboratif vient s’ouvrir à l’Amérique Latine.
C’est donc un moment d’une intense émotion qu’à ma manière, par ce billet improvisé, je vous invite à partager simplement avec moi, ami lecteur.
Merci à cet inoubliable et merveilleux Quito, Juan Pablo Espinosa et les autorités municipales, pour cette invitation qui a donné lieu à ma rencontre avec le continent.
Merci aussi à Juan Pablo Ortega, Directeur de l’Empresas Públicas de Medellín, pour son invitation à venir visiter les avancées pionnières de cette ville, ma terre maternelle.
Merci enfin à Pilar Conesa, Directrice de Smart City Expo / Congrès de Barcelona pour l’invitation à venir à Bogotá, ville qui me fut familière autrefois, pour venir participer à la Conférence Smart City.
Dans le Chant Général du grand Pablo Neruda, auquel nous rendons également hommage en ce mois de septembre, 40 ans après sa disparition lors de ce funeste septembre 1973, le poème XII s’intitule « Monte! Et nais avec moi, frère! ». Une rencontre puissante n’est-elle pas tout compte fait une forme de renaissance ?
Pr. Carlos Moreno
Cali – Colombie,
Amérique Latine, 30 septembre 2013
De un septiembre a otro : 1973 – 2013
Quisiera compartir un texto que me viene al espíritu con un carácter personal rompiendo con el riguroso estilo profesional de mis crónicas habituales en mi Blog (entrevista video del lunes, columna del miércoles, texto quincenal de análisis los jueves, articulo de fondo el viernes de cada mes más mi Newsletter cada 3 meses).
Aquellos que han tenido la oportunidad de seguir mis escritos recuerdan, tal vez, el texto igualmente personal (https://www.moreno-web.net/le-dictateur-argentin-j-videla-vient-de-mourir-hommage-aux-victimes/) que escribí el 21 de mayo cuando el Dictador argentino Jorge R Videla murió, rindiendo homenaje a las victimas y sus familiares al igual que a nuestro gran poeta latino americano Pablo Neruda con su poema XIII del Canto General « Sube a nacer conmigo hermano »
He intitulado esta crónica « De un septiembre a otro » pues 40 años nos separan hoy del septiembre de luto, dolor, rabia, tristeza, aquel de 1973 cuando el general Augusto Pinochet dio un golpe militar al Presidente elegido Salvador Allende.
Un manto de duelo cubrió con la noche negra de las dictaduras y su terrible Plan Cóndor el continente latino americano con su ola de violencia, muertos, torturas, desaparecidos y conduciendo al exilio miles de personas.
Por mi parte este periodo sombrío dio inicio posteriormente a lo que son hasta este momento 35 anos de vida en Francia, habiendo tomado el camino de la partida como muchos mas en esos dolorosos momentos.
A mis 20 años, utopías, pensamientos y acción jalonaron mi vida en Francia que se encauzo por el camino de la Ciencia, la Tecnología, la innovación, el humanismo, la democracia, aprendiendo con grandes Maestros, para después y para siempre compartirla en un modo sui generis mezcla de servicio publico, emprendimiento empresarial, interés general, privilegiando la creatividad para tomar senderos originales buscando en ellos aportar mi contribución a una cierta transformación del mundo presente por lo menos en mis áreas de conocimiento.
Así forjé mis convicciones eco sistémicas : construir en inteligencia colectiva un mañana nuevo pero implicándose cada día… Privilegiar el camino a trazar, con su respiración propia, mas que el objetivo, como fuente de sabiduría; crear y participar en eco sistemas colaborativos. Habiéndome encontrado con el maravilloso, poderoso y profundo mundo del pensamiento y método de análisis de las Ciencias de la Complejidad, servirme de esta como guía de reflexión y de acción cotidiana fue trascendental y marco el derrotero para el reto de mi vida.
Regresar a América Latina, à Quito, en un septiembre 2013, invitado a aportar mi contribución profesional en el XIV Encuentro Ibero Americano de Ciudades Digitales, 40 años después de ese septiembre, negro, que marco un momento esencial en mi vida, ha sido un momento extraordinario.
Estar con el conjunto de la comunidad latinoamericana del norte al sur del continente, compartiendo con cerca de 2000 personas y aun mas gracias a las redes sociales, viviendo una semana de intercambios, de discusión, alrededor de la temática de la construcción de la ciudad del mañana, la inclusión socialmente innovadora, hacer parte de mi visión sobre la inteligencia ambiente, la innovación urbana, la revolución digital ubiquitaria, la construcción colaborativa como motor, fue algo que marca de nuevo un hito para mi.
La acogida calurosa que me ha sido reservada, el gran interés por mis trabajos y aportes hacia la ciudad viva, la Living City, mi visión estratégica sobre la Smart Cities, la complejidad, la ciudad, la Ciencia y la Tecnología en general, expresa el sentimiento de re encuentro con este continente en el cual se encuentran mis raíces y marca un momento fuerte en mi vida.
Francés de origen Colombiano, con alma latino americana arraigada, con un carrera profesional, modestia a parte, exitosa y objeto de un gran reconocimiento en Francia, pero perteneciendo a dos mundos, a dos culturas, mi eco sistema colaborativo se abre hoy hacia América Latina casi 40 años después.
Sin duda alguna es un momento de intensa emoción, que simplemente, a mi manera desde esta columna improvisada hoy he querido compartir, amigo lector latino americano.
Gracias a este inolvidable Quito, Juan Pablo Espinos, Quito Digital y las Autoridades Municipales por esta invitación, que ha significado así un re encuentro con el continente. Gracias à Juan Pablo Ortega de EEMMPP de Medellín por su invitación a venir y re encontrarme con su ciudad, tierra materna, y gracias a la Directora de Smart City Expo de Barcelona Pilar Conesa de haberme invitado a Bogotá, ciudad que me fue familiar, a la conferencia Smart City.
En el Canto General de Pablo Neruda, a quien rendimos también emocionado homenaje en los 40 anos de su desaparición en esos mismos aciagos momentos que enlutaron Chile y el continente, su poema XIII, que reproduje el 21 de mayo, se intitula, « Sube a nacer conmigo Hermano »… Finalmente un re encuentro de una cierta forma es también un renacer…
Cali, Colombia , América Latina, 30 de septiembre 2013
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