J’ai souhaité consacrer mon billet de ce mercredi à un thème qui m’est très cher : la construction d’éco-systèmes ouverts pour avancer sur le chemin de l’innovation.
Fini les temps de la centralisation à outrance, de la possession de l’information comme source de pouvoir, du silence comme seule réponse face aux interrogations, des certitudes arrogantes dans un monde qui pourtant change sans cesse et nous questionne en permanence.
La révolution ubiquitaire change profondément nos vies et nos relations avec notre environnement car il devient évident que désormais, toute information, aussitôt produite, est déjà partagée.
Cette information devient elle-même une source de valeur ; contextualisée, elle peut même devenir très rapidement de la connaissance. On dit à juste titre que l’information est la matière première du XXIème siècle. Mais je crois pour ma part qu’au-delà, c’est la capacité du numérique à transformer cette information en connaissance partagée qui constitue l’essence de la nouvelle richesse de ce siècle qui s’ouvre.
Aucun évènement sur la planète n’échappe à l’hybridation avec le numérique, qui transforme l’information pour la réincarner dans nos vies quotidiennes et nous apporte ainsi des éléments de connaissance pour élaborer de nouvelles choses, changer notre regard sur le monde.
La tragédie de la Syrie, l’affaire PRISM, les manifestations de paysans en Colombie, le drame de Nice, le tireur massacreur de Washington, mais aussi le renflouement du Costa Concordia, la grenouille astronaute… Au-delà de l’instantanéité avec laquelle elles nous parviennent, se pose la question de savoir comment ces informations deviennent, tout aussi rapidement, des sources de connaissance. Le passage de l’information à la connaissance, dans un même processus de production instantanée, est l’élément-clé, à mon sens, d’une nouvelle chaîne de valeur.
L’internet des objets (IoT, Internet of Things), les réseaux sociaux, la numérisation quotidienne de notre vie, par-delà la problématique du Big Data et de la massification qu’elle suppose, ouvre selon moi un défi majeur : croiser deux sources de valeur, la valeur d’usage et la valeur d’échange, dans notre contexte de vie.
Si l’on suit ce fil de réflexion, il apparaît que la ville intelligente, pour donner l’exemple d’un thème auquel je consacre beaucoup d’énergie, ne peut pas être réduite à une démarche de massification technologique ou informationnelle, ni à une approche algorithmique lui accordant une valeur absolue d’intelligence, un QI. Cette approche, qui conduit aux grandes classifications qui fleurissent toutes les semaines, « la ville plus ceci », « la ville plus cela », occulte la réalité et la seule problématique qui compte : comment construire une valeur d’usage autour de la connaissance, qui transforme en profondeur notre relation de vie avec notre environnement et autrui ?
J’affirme que la vraie valeur, source de capacité à transformer durablement nos vies et nos relations dans nos territoires et nos espaces-temps – qui eux-mêmes changent sans cesse – est notre capacité à formaliser la connaissance. C’est ce que nous appelons, dans le monde scientifique, les ontologies.
Je plaide donc pour une ville contextuelle, pour une ville vivante, dont les ontologies, c’est-à-dire la manière de formaliser les univers de connaissance, soient les véritables fils conducteur de la transformation.
Ce qui a transformé profondément le Web, ce n’est pas l’existence de sa première phase, le cyber- espace, mais la capacité à formaliser par les arbres de connaissance de l’information de masse, en la rendant interopérable et ouverte dans des univers numériques à usage familier… C’est la puissance d’un Google, d’un Facebook, d’un Pinterest et de tant d’autres… C’est ainsi qu’un Instagram, un Waze ou un Tumblr, pourtant dépourvus de chiffre d’affaires, acquièrent une valeur d’échange d’environ 1 Mds€, du fait de la capacité d’expression plus qu’exponentielle de leur valeur d’usage ! Et les exemples de ce type sont nombreux.
Comment, dès lors, construire durablement une valeur d’usage sans se poser la question de la connaissance et des ontologies comme formalisation, qui apportent une vraie voie de valorisation ?
C’est un défi majeur qui n’a qu’une réponse, à mon sens : seule une démarche profondément éco- systémique peut, par le croissement permanent des expertises et par un brassage fort, en étant totalement tournée vers les expériences utilisateurs (ce que nous appelons mettre le citoyen au centre :« citizen centric ») assurer la projection de cette valeur d’usage et sa construction par la force de l’hybridation, point de rencontre entre les ontologies, le design de services, les plateformes, la technologie et le monde réel, selon une chaîne vertueuse qui relie le monde des modèles, de la virtualisation et le monde physique.
Mes voyages permanents tout au long de la planète m’amènent à penser que sans une démarche éco-systémique, s’appuyant sur le paradigme de la complexité comme méthodologie pour comprendre les inter dépendances et sans des capacités de formaliser la connaissances au travers des ontologies, des taxinomies, des anatomies de nos lieux de vies en profondeur, très vite c’est le dessus « techno-centric » qui est pris, transformant une mutation en profondeur de nos vies dans une mode technologique qui au bout de quelques années sera dépassée.
J’aurai l’occasion de partager cette vision lors de mes prochains voyages, à Quito, le 24 et 25 septembre pour la Rencontre ibéro américaine des Villes Numériques, à Bogotá du 2 au 4 octobre, pour la Conférence SmartCity pour l’Amérique Latine, le 18 octobre à Bruxelles lors de la rencontre sino-européenne du Green Design Forum et du 23 au 24 novembre pour le grand évènement ubiquitaire à Marseille « 24h d’innovation autour de la planète ». Une vision qui doit pousser à s’impliquer dans un éco-système porteur de valeur afin de construire un environnement collaboratif, à même de transformer nos vies dans nos territoires – ce que j’appelle, et qui est mon leitmotiv : « Vivre dans une ville vivante – Live in a living city ».
Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour mon billet en direct de Quito.
Un eco sistema vivo de conocimiento para una ciudad viva y de vida
Mi columna de este miércoles la dedico a un tema que es muy caro: la construcción de eco sistemas abiertos para avanzar en el camino de la innovación.
El paradigma ubiquitario, en el corazón de las mutaciones profundas del siglo XXI y la convergencia de la revolución numérica con la hibridación de nuestras vidas, transforma plenamente la noción de los espacios – tiempos, cuestiona las relaciones jerárquicas, aporta en si misma el imperativo de descompartimentar y nos obliga a tratar de otra manera lo que es la innovación.
Terminados los tiempos de la centralización total como método de dirección, de la retención de la información como fuente de poder, del silencio como respuesta ante las interrogaciones legítimas y las certitudes arrogantes frente a un mundo qua cambia y nos lleva a cuestionarnos sin cesar.
La revolución digital y ubiquitaria cambia profundamente nuestras vidas y relaciones con nuestro entorno en el cual se ha vuelto evidente que toda información tan rápidamente como ha sido producida es también propagada.
La información no es solamente una fuente de valor, sino aun más importante, contextualizada puede volverse conocimiento. Decimos a menudo que la información es la materia prima del siglo XXI. Más allá, yo formulo que es en realidad la capacidad del mundo digital a transformar la información en conocimiento compartido quien es el verdadero motor de esta nueva e importante riqueza.
Ningún suceso en el planeta escapa a esta hibridación con el mundo digital, quien lo transforma para luego encarnarlo en nuestras vidas, en el cotidiano aportándonos así nuevos elementos para construir, gracias al conocimiento, una nueva mirada, nuevas cosas, que construyen un nuevo valor en un circulo virtuoso.
La tragedia de Siria, las revelaciones diarias de PRISM, las manifestaciones de los campesinos en Colombia, el drama de Niza, el pistolero que masacra en Washington pero también el rescate del Costa Concordia y hasta la rana astronauta,…. mas allá de la instantaneidad, nos interrogan sobre como esas informaciones a la misma velocidad podrían convertirse en conocimiento. Pasar de la información al conocimiento con la métrica misma dela instantaneidad de su producción es, a mi juicio, un elemento clave en esta nueva cadena de la valor,
El Internet de las Cosas, las redes sociales, la digitalización cotidiana de nuestras vidas, más allá del Big Data y de la masificación que encarnan, abre un desafío mayor: cruzar dos fuentes de valor, el valor del uso y el valor de cambio en relación al contexto de nuestra vida.
A la luz de estas formulaciones, la ciudad inteligente, para dar un ejemplo sobre un tema al cual le dedico bastante esfuerzo desde hace tiempo, no puede reducirse a una producción de tecnología, aun sea esta masiva, a cantidades enormes de informaciones heterogéneas ni tampoco puede asimilarse a la construcción de algoritmos, los cuales acordarían a la ciudad en función de sus capacidades de ejecución, un valor absoluto, un Cociente Intelectual, QI.
Esto conlleva automáticamente a grandes clasificaciones planetarias que aparecen todas las semanas,” la ciudad más esto”, “la ciudad más lo otro”… etc. que crean una cierta adicción a grandes titulares atractivos pero que ocultan al verdadera realidad y el verdadero desafío: ¿cómo construir un valor de uso alrededor del conocimiento, que sirva a transformar en profundidad nuestra relación de vida con nuestro entorno y los otros?
Yo afirmo que la verdadera valor intrínseca, fuente y motor de transformación durable de nuestras vidas y nuestras relaciones en los espacios, territorios y tiempos, – que ellos mismos están sin cesar sometidos a cambios – es nuestra real capacidad a formalizar el conocimiento, aquello que llamamos en el mundo científico, las ontologías.
Por esto, milito por una ciudad contextual, una ciudad viva, en la cual las ontologías, la manera de formalizar los universos de conocimiento sean el verdadero hilo conductor de la transformación.
Lo que transformo profundamente el WEB, no es la existencia – en su primera fase – del ciber espacio sino ante todo su capacidad a formalizar por los arboles de conocimiento la información masiva, dándole paso a la inter operabilidad y abriéndola a la utilización y familiarizándola a un gran público, de manera simple con la potencia de la herramienta digital… Es la fuerza de Google, Yahoo, Facebook, Pinterest y tantos otros… Un valor de uso que lleva un Instagram, Tumblr,Waze casi sin cifra de negocios a tener un valor de moneda, de cambio, de 1 Mds$ por su capacidad más que exponencial de la valor agregada de uso… y los ejemplos son muchos…
Como entonces poder construir durablemente un valor de uso sin interrogarse sobre el conocimiento, las ontologías, como fuente de formalización que son una verdadera vía de valorización, de creación de valor?
Es un desafío mayor que no tiene, a mi juicio, sino una respuesta clave: una acción profundamente eco sistémica, la cual permitiendo cruzar saberes de expertos, de utilizadores, de decidores y de actores de terreno, de distinta índole, en una mezcla creativa, sin barreras, totalmente volcada hacia las experiencias de uso, lo que llamamos “con el ciudadano al centro”, asegure una manera diferente de crear la valor del uso.
Así se trata partiendo de esas experiencias de proyectarlas en su valorización global por la acción de la hibridación, punto de encuentro entre las ontologías, el design de servicios, las plataformas, la tecnología y el monde real, #IRL, que es la cadena de creación permitiendo ligar el mundo de los modelos, el mundo digital y el mundo cotidiano de nuestras vidas.
Mis viajes permanentes alrededor del planeta me llevan a pensar que sin un entorno eco sistémico, apoyándose en el paradigma de la complejidad como metodología para comprender las inter dependencias y temporalidades, sin la capacidad a formalizar a través de las ontologías, las taxonomías, la anatomías de nuestros lugares de vida en profundidad, rápidamente es el tecno centrismo el que se impone, transformando una profunda mutación de nuestras vidas en una moda tecnológica que será al cabo de pocos años será sobre pasada.
Tendré la oportunidad de compartir esta visión en el marco de mis próximos viajes. En Quito el 25 y 26 de septiembre en el Encuentro Ibero Americano de Ciudades Digitales; en Bogotá del 2 al 4 de octubre en la conferencia internacional Smart City; el 18 de octubre en Bruselas en el encuentro Chino – Europea del Green Design Forum; el 23 y 24 de noviembre en el gran evento mundial ubiquitario desde Marsella “24 horas innovando alrededor de la Tierra” que este año dedicamos a los testimonios, siempre al medio día y siguiendo el sol, en los 5 continentes de los actores de la transformación de nuestras ciudades y vida.
Es con esta visión que me implico en un conjunto eco sistémico de carácter internacional que pueda conllevar en un entorno colaborativo una reflexión y una acción común para con una cadena de valor creativa contribuir a transformar nuestras vidas y territorios, lo que yo llamo y es mi leitmotiv “vivir en una ciudad vida”, “live in a living city”
Hasta el miércoles próximo en esta columna desde Quito.