Notre monde connaît incontestablement de profondes mutations : explosion démographique, concentrations urbaines, développement des mégalopoles à travers le monde, bouleversement des grands équilibres économiques, émergence des nouvelles puissances mondiales avec un basculement de l’axe Nord-Ouest vers un axe Est-Sud… Vingt mégalopoles ayant littéralement pulvérisé le seuil de 10 millions d’habitants concentrent ainsi, aujourd’hui, 9% de la population mondiale (voir mon Keynotes 17/06/13 : Un monde qui change, nos vies, nos villes en mouvement).
Les transformations qui s’opèrent brouillent par ailleurs les anciens repères de pouvoir. Les grands centres décisionnels se confondent et perdent de leur hégémonie au profit d’un pouvoir dilué et insaisissable dans ce nouveau magma urbain mégalopolitain, que la sociologue Saskia Sassen nomme la « Ville Globale », la « Ville – Monde ».
Dans les pays émergents, parallèlement, on constate le développement d’une classe moyenne qui, avec un pouvoir d’achat devenant de plus en plus significatif, aspire à vivre selon un modèle de confort auparavant inconnu, miroir de notre axe Nord-Ouest mal en point, avec des envies de possession, de biens, de nouveaux loisirs.
L’hyper-connectivité des individus à travers ce monde diffus crée aussi une nouvelle donne, jusqu’alors inconnue. Pour ceux qui décident de rendre utile leur connectivité en créant un lien social, une nouvelle démarche d’expression sociale émerge, participative pour les citoyens les plus avancés. Elle confère à ces citoyens sociaux connectés, parfois anonymes, au travers d’une photo, d’un tweet, d’un statut, une force qui passe du virtuel au réel lorsqu’il s’agit de s’exprimer sur la vie de la Cité, créant ainsi un contre-pouvoir civil fort.
Voilà que sous nos yeux cette ère nouvelle du cyber espace inversé, dont je parle dans mes interventions, prend corps dans nos vies, dépassant la simple connectivité des objets pour venir s’hybrider dans notre monde quotidien.
La multitude délibérative, celle qui est l’ossature de la (vraie) ville vivante, se met alors à « hacker » la technologie car elle décide de la mettre à son service, en faisant d’elle un outil d’expression sociale. De par sa propre capillarité, relayée par ce cyber espace incarné, elle fait alors naître des manifestations de toutes sortes.
De forts bouleversements sociaux se produisent en effet aujourd’hui à travers le monde. Il s’agit souvent de contestations de l’ordre établi, comme lors des Printemps Arabes – au cours desquels cette réincarnation du cyber espace dans la vie réelle, via la contestation, a joué un rôle majeur dans le renversement des régimes en place.
Mais il s’agit aussi et de plus en plus, au travers de la planète, de manifestations de lutte contre des grands projets lancés sans consultation préalable des citoyens, pour la préservation de (vrais) espaces de vie, de l’environnement, de la qualité de vie, de l’aménagement urbain.
Je donnerai 5 exemples de ce type de contestation.
En octobre 2012, le Maire de Barcelone a limogé son responsable des « voiries et de la planification urbaine » et Architecte en chef, pourtant reconnu comme visionnaire, sous la pression politique, mais aussi celle des habitants, qui ont exprimé ainsi – sans éclat – leur désaccord sur la gestion de certains projets urbains.
A Bogota en décembre 2012, le Maire, pourtant héraut d’une forte démarche d’innovation citoyenne, a souhaité mettre en œuvre un projet innovant de gestion des déchets, dans une démarche d’économie circulaire. Le manque de préparation et de concertation a vite entraîné dans la ville un chaos tel que le projet a dû reculer (pour mieux rebondir ?) sous la pression.
Tout près de nous en France, la Ville de Nantes dont le bien-vivre, la capacité à susciter l’initiative citoyenne et à faire converger la culture, l’environnement et l’innovation technologique sont reconnus, a été secouée de manière significative par l’ampleur de la contestation du projet de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
A Istanbul, plus récemment, nous avons vu une forte crise sociale déclenchée par le manque d’acceptabilité d’un grand projet d’aménagement d’infrastructures urbaines. Décidé à ne pas céder, le pouvoir a pourtant été mis en difficulté en quelques jours, révélant des fractures profondes à l’issue encore incertaine.
A Rio, à l’heure où j’écris ces lignes, la population est dans la rue pour la première fois depuis 20 ans et manifeste sous des formes diverses contre la hausse du prix des transports et le coût, jugé trop important, des grands événements que la ville se prépare à accueillir en 2014 et 2016. Nous parlons souvent de Rio pourtant comme d’un cas pionnier de ville « intelligente », porteuse d’actions de haut niveau en termes d’innovation sociale, en particulier depuis la création de son centre opérationnel, le COR. Mais là encore, la population conteste les choix d’investissement qui ont été faits, incluant petit à petit d’autres revendications.
Depuis quelque temps, me déplaçant partout autour de la planète, je réfléchis aux échelles du changement à travers le monde et aux énormes deltas, qui traduisent un « gap », que l’on peut observer d’un territoire à l’autre.
Un flash-back me revient à l’esprit. J’ai été sur place à Berlin en décembre 1989 lors de la chute du Mur de Berlin quand la multitude en liesse, dont je faisais partie, Est-Ouest confondus, a définitivement hacké le mur le jour de l’an.
J’ai été à Prague après la Révolution de Velours en 1991, au moment où l’ Art-iviste David Cerny, en prison pour avoir peint en rose le fameux « Pink Tank » russe érigé sur un piédestal, symbolisant la libération de la ville de Prague par l’Armée rouge, était soutenu par les artistes de l’Ecole de Beaux-Arts. Le mot d’ordre dans la rue était « Imagine » de John Lenon et « Nous faisons le tour de la Terre » de Vladimir Vissotsky … mais à l’époque point d’Hacktivistes, car point d’Internet, de Twitter, de Facebook, de réseaux sociaux, de Smart Devices…
Assistons-nous aujourd’hui, dans ces temps d’hyper-connectivité, à une « révolution dans la révolution numérique », pour paraphraser le Régis Debray des années 60 de ma jeunesse en Amérique Latine 😉 ?
Assistons-nous à l’installation et la reconnaissance de ce citoyen hyper-connecté, participatif et socialisé, qui nous dit, immergé dans la multitude, « oui, je suis, nous sommes, là » ?
Quelles leçons tirer alors de ces évènements ?
Ils montrent bien que ce ne sont pas les innovations technologiques qui font que les villes deviennent intelligentes, mais qu’il s’agit avant tout de mettre le citoyen au centre de toute démarche innovante. Oui, la technologie a hacké la Ville ; mais alors, le moment est venu de renverser la tendance et d’assumer un autre choix, celui de la Ville Vivante, « Live in a living City », de la « Ville Futée » dont a parlé Nicolas Curien de l’Académie Française des Technologies, ou encore de la ville fragile, impermanente, résiliente, dont nous parlons souvent… ! Il est temps de sortir de la vision utopiste de la ville vue comme un jeu vidéo, planifiée, simulée, vue comme une performance technologique, là où les véritables enjeux sont de vie, de dynamique, de créativité, de participation, d’inclusion avant tout.
Alors, oui, la ville doit urbaniser cette technologie, elle doit l’apprivoiser, car « on ne connaît que ce que l’on apprivoise » comme le dit Saint-Exupéry. La ville doit « hacker la technologie » pour citer de nouveau de Saskia Sassen.
« Marchons, marchons »… mais aussi « Hackons, Hackons » ! Autrement dit, renversons le paradigme de la ville intelligente technocratique, vers une ville bâtie sur les services et les usages qui, eux, hackerons nos capacités technologiques, pour les mettre au service de nos besoins, de nos vies, de nos villes. Allons vers le « Design de Services » citoyens… Là est le vrai défi !
C’est la participation des citoyens, via la technologie mais pas seulement, à la vie de leur ville qui en fera in fine une ville intelligente par l’usage et le bien-vivre, mais aussi par ses accès de mauvaise humeur, ville vivante oblige ! La vision user-centric, citizen-centric, ville plateforme, ville laboratoire des usages, de la ville de demain, qui se construit dès aujourd’hui et que nous appelons de nos vœux est la vision d’une ville vivante dans laquelle les citoyens s’impliquent.
Le regard technologique sur la ville de demain ne suffit décidément pas. Il faut considérer la ville en incluant trois axes d’innovation essentiels et indissociables : l’inclusion sociale, l’intelligence urbaine et les avancées technologiques.
C’est pourquoi je tiens, alors que se déroule actuellement la conférence Innovative City à Nice, à laquelle nous participons, à rappeler que le concept de SmartCity restera un outil marketing haut de gamme s’il se contente de vendre une certaine palette des technologies.
Tant que nous refuserons de travailler à cette triple convergence, nous nous exposons à de sérieuses déconvenues, celles que nous voyons aujourd’hui ne constituant d’après moi qu’un simple galop d’essai.
Disturbios: la tecnología hackea la ciudad. ¿Y si la ciudad hackeara la tecnología?
Está claro que nuestro mundo está viviendo una época de profundos cambios: explosión demográfica, concentraciones urbanas, desarrollo de las megalópolis en todo el mundo, transformación de los grandes equilibrios económicos, emergencia de nuevas potencias mundiales con un paso del eje Norte-Oeste hacia un eje Este-Sur… Veinte megalópolis han literalmente pulverizado el umbral de los 10 millones de habitantes, llegando a concentrar en la actualidad el 9% de la población mundial (ver mi Keynote del 17/06/13: Un mundo que cambia: nuestras vidas y nuestras ciudades en movimiento).
Nos enfrentamos no a una crisis, por utilizar los términos de Michel Serres, sino a una auténtica transformación del mundo, que plantea problemas cruciales en materia de recursos y calidad de vida, en un planeta que se encuentra en peligro vital.
Además, las transformaciones que van ocurriendo interfieren con los antiguos esquemas del poder. Los grandes centros de decisión se confunden unos con otros, perdiendo su hegemonía en beneficio de un poder diluido e intangible dentro de este nuevo magma urbano megalopolitano que la socióloga Saskia Sassen denomina la “Ciudad Global” o “Ciudad-Mundo”.
Paralelamente, en los países emergentes, se registra el desarrollo de una clase media que, con un poder adquisitivo cada vez más significativo, aspira a vivir de acuerdo con un modelo de bienestar hasta la fecha desconocido, reflejo de nuestro maltrecho eje Norte-Oeste, con ansias de posesión, de bienes y de nuevas formas de ocio.
La hiperconectividad de los individuos a través de este mundo difuso crea asimismo un nuevo estado de cosas hasta ahora desconocido. Entre aquellos que deciden dar utilidad a su conectividad creando un vínculo social, emerge una nueva forma de expresión social, que resulta participativa para los ciudadanos más avanzados. De este modo, los ciudadanos sociales conectados, a veces anónimos, mediante una foto, un tweet o un estatus, adquieren una fuerza que, a la hora de expresarse sobre la vida de la Ciudad, pasa la frontera del mundo virtual al real, creando de este modo un potente contrapoder civil.
Esta nueva era del ciberespacio invertido, a la que aludo en mis intervenciones, toma cuerpo en nuestras vidas, superando la simple conectividad de los objetos para hibridarse en nuestro mundo cotidiano.
La multitud deliberativa, la que constituye el esqueleto de la (auténtica) ciudad viva, se pone entonces a “hackear” la tecnología, porque decide ponerla a su servicio, convirtiéndola en una herramienta de expresión social. Por su propia capilaridad y a través de este ciberespacio encarnado, esta multitud genera manifestaciones de todo tipo.
Efectivamente, en la actualidad se están produciendo en el mundo fuertes conmociones sociales. A menudo se trata de movimientos de protesta ante el orden establecido, como en el caso de las Primaveras Árabes, en las que esta reencarnación del ciberespacio en la vida real ha desempeñado, a través de las protestas, un papel primordial en el derrocamiento de los regímenes establecidos.
Y cada vez más, a través de todo el planeta, se asiste a manifestaciones de lucha contra grandes proyectos —lanzados sin consultar previamente a los ciudadanos— para preservar (auténticos) espacios de vida, el medio ambiente, la calidad de vida o la ordenación urbana.
Voy a citar 5 ejemplos de este tipo de oposición.
En octubre de 2012, el alcalde de Barcelona cesó a su responsable de Hábitat Urbano y Arquitecto Jefe, a pesar de su reputación de visionario, por presiones políticas y de los habitantes, quienes expresaron pacíficamente su desacuerdo sobre la gestión de determinados proyectos urbanos.
En diciembre de 2012, en Bogotá, el alcalde, pese a ser el abanderado de una importante iniciativa de innovación ciudadana, manifestó su intención de poner en marcha un innovador proyecto de gestión de residuos con un enfoque de economía circular. La falta de preparación y de concertación provocó tal caos en la ciudad, que el proyecto, debido a la presión, tuvo que aplazarse (¿para reaparecer con más fuerza, quizás?).
La ciudad francesa de Nantes, conocida como una población donde es agradable vivir, con capacidad de suscitar la iniciativa ciudadana y fomentar la convergencia de la cultura con el medio ambiente y la innovación tecnológica, se vio conmocionada por la magnitud de la protesta contra un proyecto de aeropuerto en el municipio de Notre-Dame-des-Landes.
Más recientemente, en Estambul, hemos visto desencadenarse una aguda crisis social por el rechazo a un gran proyecto de ordenación de infraestructuras urbanas. El poder, pese a su voluntad de no ceder, se ha visto envuelto en serias dificultades al cabo de pocos días, poniéndose de manifiesto profundas fracturas sociales cuyo desenlace es todavía incierto.
En Río, en el momento en que redacto estas líneas, la población se ha echado a la calle por primera vez desde hace 20 años, manifestándose de diversas formas contra la subida de los precios del transporte y el coste, juzgado excesivo, de los grandes eventos que la ciudad se dispone a albergar en 2014 y 2016. Solemos hablar de Río como de un caso pionero de ciudad “inteligente”, emprendedora de acciones de alto nivel en cuanto a innovación social, especialmente desde la creación de su centro operativo COR. Pero, también en este caso, la población protesta contra las opciones de inversión que se han acordado, incluyendo poco a poco otras reivindicaciones.
Desde hace un tiempo, en el curso de mis desplazamientos por el planeta, estoy reflexionando sobre las respectivas escalas de los cambios que se están produciendo por el mundo y sobre las enormes diferencias que pueden apreciarse de un territorio a otro.
Y me viene a la mente un recuerdo. En diciembre de 1989 estaba en Berlín en el momento de la caída del Muro, cuando la multitud entusiasta, de la que formaba parte y en la que Este y Oeste se confundían, hackeó definitivamente el Muro el día de Año Nuevo.
También estuve en Praga después de la Revolución de Terciopelo de 1991, en el momento en que los artistas de la Escuela de Bellas Artes apoyaban al “Art-ivista” David Cerny, encarcelado por haber pintado de color rosa el famoso “Pink Tank” ruso erigido en un pedestal como símbolo de la liberación de la ciudad de Praga por elEjército Rojo. El leitmotiv en la calle lo constituían dos canciones: “Imagine” de John Lenon y “Damos la vuelta al mundo” de Vladimir Vissotsky… Pero entonces no había Hacktivistas, porque no existía Internet, ni Twitter, ni Facebook, ni redes sociales, ni Smart Devices…
En estos tiempos de hiperconectividad, ¿estamos asistiendo a una “revolución dentro de la revolución”, por parafrasear al Régis Debray de los años 60, época de mi juventud en América Latina ;-)?
¿Estamos asistiendo a la instalación y al reconocimiento de este ciudadano hiperconectado, participativo y socializado, que inmerso en la multitud nos dice “sí, estoy y estamos aquí”?
¿Qué enseñanzas podemos sacar de estos acontecimientos?
Muestran, sin lugar a dudas, que no son las innovaciones tecnológicas las que hacen que las ciudades se vuelvan inteligentes, sino que se trata ante todo de situar al ciudadano en el centro de cualquier iniciativa innovadora. Sí, la tecnología ha hackeado la ciudad; pero ha llegado el momento de invertir la tendencia y asumir otra opción, la de la Ciudad Viva, “Live in a living City”, de la “Ciudad sagaz” de la que habla Nicolas Curien, miembro de la Academia Francesa de Tecnologías, o incluso de la ciudad frágil, impermanente, resiliente, de la que tan a menudo hablamos… Ya es hora de abandonar la visión utópica de la ciudad considerada como un videojuego, planificada, simulada, vista como una hazaña tecnológica, sabiendo que los auténticos retos se llaman vida, dinamismo, creatividad, participación y, ante todo, inclusión.
Pero, eso sí, la ciudad tiene que urbanizar esta tecnología, tiene que amaestrarla porque, como dice Saint-Exupéry “solo se conoce lo que uno domestica”. La ciudad tiene que “hackear la tecnología” por citar una vez más a Saskia Sassen.
“Avancemos, avancemos”… pero también ¡“Hackeemos, Hackeemos”! Dicho de otra forma, acabemos con el paradigma de la ciudad inteligente y tecnocrática, en favor de una ciudad edificada sobre los servicios y los usos, ya que éstos hackearán nuestras capacidades tecnológicas para ponerlas al servicio de nuestras necesidades, nuestras vidas y nuestras ciudades. Vayamos hacia el “Diseño de Servicios” ciudadanos… He aquí el auténtico desafío.
La participación de los ciudadanos en la vida de su ciudad a través de la tecnología, aunque sin limitarse a ella, es lo que, al final, hará la ciudad inteligente, gracias a los usos y el buen vivir, pero sin poder evitar de vez en cuando algún brote de mal humor, como es natural en una ciudad viva. La visión user-centric, citizen-centric, ciudad plataforma, ciudad laboratorio de usos, ciudad del futuro que se construye desde ahora y que deseamos, es la visión de una ciudad viva en la que se implican los ciudadanos.
Decididamente, la mirada tecnológica sobre la ciudad del futuro no es suficiente. Hay que considerar la ciudad en función de tres ejes de innovación esenciales e indisociables: la integración social, la inteligencia urbana y los avances tecnológicos.
Por eso, mientras se está celebrando la conferencia Innovative City en Niza, en la que participamos, quiero recordar que el concepto de SmartCity seguirá siendo una herramienta de marketing de gama alta si se limita a la venta de una determinada gama de tecnologías.
Mientras nos neguemos a trabajar en esta triple convergencia, nos exponemos a serias contrariedades; y las que se nos presentan en la actualidad no son, a mi entender, más que una simple muestra.
Social problems: technology hacks the city. What if the city hacked technology?
It cannot be denied that our world is undergoing profound changes: the population explosion, urban concentration, the development of mega-cities across the world, disruption in the balance of economic power, the emergence of new global superpowers, with a power swing from the north-west to the east-south axis… 20 mega-cities have smashed the threshold of 10 million inhabitants, and are now home to 9% of the total world population (see my Keynotes of 17/06/13: A changing world, our lives, our cities on the move)
To take up the argument put forward by Michel Serres, we are not simply facing a crisis, but real global change, which is presenting us with critical problems in terms of resources and quality of life on a planet that is now in mortal danger.
The changes taking place are also rearranging former reference points in the landscape of power. The major decision-making centres are merging with each other, losing their supremacy and making way for a diluted and elusive form of power in this new urban megalopolitan magma, which sociologist Saskia Sassen calls the “Global City”, the “City – World”.
Meanwhile, in the emerging economies, we are seeing the development of a middle class, which, equipped with greater and greater spending power, aspires to an unprecedented level of comfort: it is the mirror image of our ailing north-west axis, with a desire for possession, consumer goods and new forms of leisure.
The hyper-connectivity of individuals across this diverse world has also created a new and hitherto unknown order. For people who decide to put their connectivity to use by creating social links, a new approach to social expression is emerging, in which the most advanced citizens can take part. It gives these socially connected citizens (who are sometimes anonymous), through a photo, a tweet or a status update, a power that moves from the virtual to the real when they express opinions about the life of the city, thereby creating a strong civil counterforce.
Suddenly, before our very eyes, this new era of inverted cyber space, which I have been describing in my talks, is taking shape in our lives, going beyond the simple connectivity of objects to a hybridised existence as part of our daily lives.
The decision-making multitude, which forms the skeleton of the (real) living city, thus sets about “hacking” technology by putting it to work as a tool of social expression. Precisely because it is so boundless, and borne along by this cyber space that has become physical, it results in all kinds of events.
Strong social unrest is currently taking place throughout the world. This often takes the form of opposition to the established order, as was the case with the Arab Spring, during which this embodiment of cyber space in real life – through protest – played a key role in overthrowing the incumbent regimes.
But it often, and increasingly, takes place planet-wide in the form of protest demonstrations against major projects launched with no prior consultation of citizens, with the aim of preserving (real) living spaces, the environment, quality of life and urban planning.
Here are 5 examples of this type of protest.
In October 2012, the Mayor of Barcelona sacked his head of “highways and urban planning” and chief architect (although he was widely regarded as visionary), succumbing not only to political pressure but also to resistance from residents, who had expressed – in a low-key way – their disagreement with the management of some urban projects.
In December 2012, the Mayor of Bogota, a proponent of a strong innovative citizenship policy, wanted to implement an innovative waste management project with a circular economy approach. However, the lack of preparation and consultation quickly caused such chaos in the city that the project had to be withdrawn (possibly for improved implementation at a later date).
Much closer to home, in France, the city authorities in Nantes, known for promoting wellbeing and citizenship initiatives and for bringing together culture, the environment and technological innovation, were taken back by the extent of public opposition to the planned Notre-Dame-des-Landes airport.
More recently, in Istanbul, we have seen a major social crisis erupt due to rejection of a major urban infrastructure planning project. Although the government has decided not to back down, it was nevertheless in disarray for several days, and revealed deep divisions, the outcome of which is still uncertain.
In Rio, as I write, people are taking to the streets for the first time in 20 years, to protest in various ways against higher public transport costs and the expense of major events that the city will host in 2014 and 2016. We often cite Rio as a pioneering example of a “smart” city, due to its high-level actions in social innovation, particularly since the creation of the COR, its operational centre. But here, again, people are opposing investment choices that have been made, and also including other demands by degrees.
For some time, as I have travelled around the planet, I have been thinking about the scale of change in the world and the huge deltas that translate into a “gap” between one territory and the next.
Particular memories come back to me. I was in Berlin in December 1989, during the fall of the Berlin Wall, when a jubilant crowd of both east and west Berliners, which I joined, finally broke down the wall on New Year’s Day.
I was in Prague after the Velvet Revolution in 1991, when “Artivist” David Cerny, in prison for painting the famous Russian “Pink Tank” , which had been placed on a pedestal to symbolise the liberation of the city of Prague by the Red Army, was supported by the artists of the Ecole de Beaux-Arts. The rallying cry in the streets was John Lennon’s “Imagine” and Vladimir Vysotsky’s “Song About the Earth”…but at that time, there were no hacktivists, because there was no internet, Twitter, Facebook, social neworks, smart devices, etc.
Today, in these hyper-connected times, are we witnessing a “revolution within a revolution”, to paraphrase Régis Debray, speaking in the 1960s, when I was young and living in Latin America ;-)?
Are we witnessing the establishment and recognition of this hyper-connected citizen, engaged and socialised, who tells us, immersed in the crowd, “yes, I am, we are, here”?
So what lessons can we draw from these events?
They clearly show that it is not technological innovation that creates smart cities, but that these result above all from placing the citizen at the centre of any innovative approach. Yes, technology has hacked the city; but the time has also come to reverse the trend and make another choice: that of “Living in a Living City”, the “Clever City” described by Nicolas Curien of the Académie Française des Technologies, or even the fragile, impermanent, resilient city that we so often talk about…! It is time to leave behind the utopian picture of the city as a video game – planned, simulated, and seen as a technological performance – when the real issues are, above all, life, dynamism, creativity, participation and inclusion.
So, yes, the city has to urbanise this technology. It has to tame it, since “we only know what we tame”, as Saint-Exupéry said. The city has to “hack technology”, to quote Saskia Sassen again.
“Let us march, let us march”…but also “let us hack, let us hack”! In other words, let’s reverse the paradigm of the technocratic smart city, and move towards a city built on services and uses which themselves will hack our technological capabilities, in order to make them serve our needs, our lives and our cities. Let’s move towards citizen “Services Design”… This is the real challenge!
It is the participation of citizens in the life of their cities – to some extent, but not wholly, through technology – that will ultimately create a smart city, not just through use and wellbeing, but also through the “bad moods” that it will inevitably have as a living city! The vision of the city of the future as a user-centric, citizen-centric platform city, a laboratory of functions, which is being built right now and which we so enthusiastically desire, is the vision of a living city in which citizens are engaged.
A technological perspective on the city of the future is simply not enough. We have to see the city as including three vital and inseparable areas of innovation: social inclusion, urban intelligence and technological advances.
I therefore think it is important to repeat that, as the Innovative City conference (in which we are participating) takes place in Nice, the SmartCity concept will continue to be nothing but a high-end marketing tool if it only sells a certain range of technologies.
If we refuse to work on this triple convergence, we are leaving ourselves open to serious frustrations. I believe that those that we are currently seeing are just a dry run.
[…] Un discours qui ne nous est pas inconnu : les débats traditionnels sur la smart city finissent toujours par revenir à ces épineuses questions. Le scientifique Carlos Moreno, spécialiste du sujet, vient ainsi de publier un article que l’on ne peut que rattacher à l’énoncé vidéoludique d’Ubisoft : La technologie hacke la ville. Et si la ville hackait la technologie ? […]