La chronique de ce mercredi du Pr. Moreno fait le point sur ce qui constitue le fil conducteur de sa démarche et explique ce qui l’a amené à organiser la conférence Live in a Living City à Paris le 23 juin, le forum de la ville vivante.
Les semaines à venir seront passionnantes. Nous sommes à 20 jours de notre Forum International « Live in a Living City »– #LialCity14 – un grand rendez-vous à Paris de la communauté de la « Smart City », de la ville vivante. Nous avons construit un beau programme avec des personnalités de premier plan venues de tous les continents pour réfléchir et construire ensemble.
Je vais également participer à d’autres manifestations :
* le 5 juin, j’assurerai la keynote de synthèse et d’ouverture à l’international du colloque « Ville Intelligente et Industrie » de Lyon ;
* le 6 juin à 16h (heure de Paris), je participerai à l’ émission « Autour de la Question » du journaliste Jean-Yves Casgha sur Radio France Internationale avec Nicolas Curien, membre co-fondateur de l’Académie des Technologies, Michel Sudarskis, Secrétaire Général de l’Association Internationale de Développement Urbain (INTA), le journaliste, auteur, conférencier et personnalité internationale de l’innovation, Francis Pisani, ainsi que la Ville de Medellin qui sera notre invitée spéciale. Tous ensemble, nous parlerons de la Ville de Demain, la Ville Vivante, la ville de l’Intelligence sociale, urbaine et technologique qui a pour but le mieux vivre ensemble.
* le 11 janvier au soir, après l’enregistrement d’une émission à la Radio, j’assurerai « l’overview »sur les Smart Cities du Club de Partenaires Alliancy à Paris ;
* le 12 janvier au CNAM, je serai à la table ronde MADE IN THE CITY, marquant l’ouverture du grand festival « Futur en Seine », qui met le numérique, la technologie et les innovations à la portée de tous – un très bel événement, qui se prolongera du 12 au 22 juin.
Je souhaite profiter de la portée de toutes ces manifestations pour revenir sur ce qui constitue le fil conducteur de ma démarche, qui structure les axes de notre action et se traduit, aujourd’hui, dans l’organisation du Forum Live in a Living City.
Les mutations de notre siècle
Notre monde connaît incontestablement de profondes mutations : explosion démographique, concentrations urbaines, développement des mégalopoles à travers le monde, bouleversement des grands équilibres économiques, émergence des nouvelles puissances mondiales avec un basculement de l’axe Nord-Ouest vers un axe Est-Sud… Vingt mégalopoles ayant littéralement pulvérisé le seuil de 10 millions d’habitants concentrent ainsi, aujourd’hui, 9% de la population mondiale.
Nous sommes confrontés non pas à une crise, pour reprendre les propos de Michel Serres mais à un véritable changement du monde, posant de cruciaux problèmes de ressources et de qualité de vie dans une planète en danger vital.
Les transformations qui s’opèrent brouillent par ailleurs les anciens repères de pouvoir. Les grands centres décisionnels se confondent et perdent de leur hégémonie au profit d’un pouvoir dilué et insaisissable dans ce nouveau magma urbain mégalopolitain, que la sociologue Saskia Sassen nomme la « Ville Globale », la « Ville – Monde ».
L’hyper-connectivité des individus à travers ce monde diffus crée aussi une nouvelle donne, jusqu’alors inconnue. Pour ceux qui décident de rendre utile leur connectivité en créant un lien social, une nouvelle démarche d’expression sociale émerge, participative. Elle confère à ces citoyens-sociaux connectés une force qui passe du virtuel au réel lorsqu’il s’agit de s’exprimer sur la vie de la Cité.
Voilà que sous nos yeux cette ère nouvelle du cyber espace inversé prend corps dans nos vies, dépassant la simple connectivité des objets pour venir s’hybrider dans notre monde quotidien.
La multitude délibérative, celle qui est l’ossature de la (vraie) ville vivante, se met alors aussi à « hacker » la technologie car elle décide de la mettre à son service, en faisant d’elle un outil d’expression sociale. De par sa propre capillarité, relayée par ce cyber espace incarné, elle fait alors naître des initiatives de toutes sortes.
Elle montre bien que ce ne sont pas les innovations technologiques qui font que les villes deviennent intelligentes, mais qu’il s’agit avant tout de mettre le citoyen au centre de toute démarche innovante. Oui, la technologie a hacké la Ville et la démocratisation du numérique, sa présence traversant pratiquement tous les secteurs de notre vie, la force du codage pour tous, le levier de l’Open Data et de l’OpenSoure, sa jonction avec la créativité de la multitude avec le CrowdSourcing, les hackathons, les capacités même de l’électronique ouverte ont apporté à une nouvelle génération une capacité à vivre très tôt l’innovation, à la pratiquer, à être familiers de ces frontières qui se poussent sans cesse ici et là. Mais pour tous les citoyens aussi, le moment est venu de renverser la tendance et d’assumer dans nos vies et nos villes le choix de l’intelligence citoyenne, urbaine et sociale, s’appuyant sur ces forces innovatrices, le choix de la Ville Vivante, celui de vivre dans une ville vivante, « Live in a living City », de la « Ville Futée » dont a parlé Nicolas Curien de l’Académie Française des Technologies, ou encore de la ville fragile, impermanente, résiliente, dont nous parlons souvent… !
La ville nous permet aussi de créer les espaces pour urbaniser les technologies et les apprivoiser. Au travers de ces actions, dans les villes, le paradigme se renverse pour ainsi : la ville permet désormais de « hacker la technologie », pour citer de nouveau de Saskia Sassen.
Le paradigme de la ville intelligente technocratique cède ainsi du terrain face à une ville bâtie sur les services et les usages qui, mettant à profit la puissance des révolutions technologiques, sont mises au service de nos besoins, de nos vies, de nos villes. Un vrai mouvement de fond vers le « Design de Services » citoyens, est ainsi présent et le vrai défi est de l’amplifier.
Je l’ai souvent écrit et dit, le regard technologique sur la ville de demain est important car il est source de profondes mutations. Mais il ne suffit décidément pas. Il faut considérer la ville en incluant trois axes d’innovation essentiels et indissociables : l’inclusion sociale, l’intelligence urbaine et les avancées technologiques.
La vision user-centric, citizen-centric, ville plateforme, ville laboratoire des usages, de la ville de demain, qui se construit dès aujourd’hui et que nous appelons de nos vœux est la vision d’une ville vivante dans laquelle les citoyens s’impliquent.
Plateformes, Multitude et Complexité : un nouveau paradigme
La notion de plateforme permet de concrétiser la conception/définition des services, qui occupe une place toujours plus centrale dans les débats, et dont je suis un fervent partisan. Il s’agit en effet de la pierre angulaire de ce monde fantastique de la technologie, qui doit être traduite en usages et services, créant du lien social et de la valeur, et transformant réellement nos villes et nos vies.
Il est essentiel de penser en termes d’utilisations et de services, et d’intégrer la notion de conception de services afin de porter la technologie vers une authentique conquête sociale, sans laquelle elle ne pourrait pas être synonyme de progrès et d’utilisation efficace.
La conception de services, lorsqu’elle est mise en œuvre dans le cadre de plateformes pour être réalisée en commun, permet d’accéder au crowdsourcing, à l’open data et aux apports du public, ce qui garantit une hybridation avec le monde physique par le biais de l’Internet des objets. C’est ainsi qu’elle devient plus que jamais la voie du futur.
Les exemples deviennent nombreux et illustrent concrètement notre vision : plateformes d’interaction pour la ville, éclairage public, mobilité verte, transport public, valorisation du patrimoine, intelligence du transport, efficacité énergétique, télécommunications, sécurité en ville, universités et éducation, services liés aux réseaux électrique de nouvelle génération…
Le point commun de ces services est une vision qui associe convergence, mutualisation, virtualisation et hybridation par le biais du concept de plateforme ouverte. Les plateformes sont des systèmes qui permettent d’agréger, d’enrichir, de récréer, de contextualiser des informations, mais c’est surtout par leur biais que les usages et les fonctionnalités peuvent être repensés et incarnés. Véritables espaces d’agrégation et de rencontres dans lesquels convergent les mondes physique, numérique et social, les plateformes sont des lieux où l’on appréhende autrement les usages.
A travers les plateformes dédiées à la mobilité en ville par exemple, la voiture n’est plus pensée comme un objet propre mais comme une fonctionnalité, parmi d’autres, pour se déplacer. Les plateformes font ainsi naître une culture de l’aller-retour entre le monde physique et le monde physique par le biais du monde numérique, l’hybridation permettant dès lors de générer de nouvelles utilisations et fonctionnalités.
Avec l’utilisation de la technologie au service d’usages urbains, nous entrons dans une phase d’une tendance profonde, qui va créer des services et utilisations radicalement nouveaux, mais qui va également transformer la réponse des villes et des métropoles face aux besoins vitaux et aux exigences de bien-être de ses habitants, ainsi que leur manière d’affronter les problèmes qu’elles rencontrent.
Pour nous scientifiques venus de la systémique, il s’agit d’un champ formidable de réflexion, projection et action. Nous nous inscrivons ainsi dans un mouvement d’aller-retour créateur dans lequel confluent les sciences de la complexité, la modélisation des usages et des services au cœur de la ville, et la révolution numérique. Un mouvement qui aspire à transformer nos vies de manière durable, en conférant à la technologie sa plus belle fonction : créer du lien entre les hommes.
Je plaide et m’implique donc pour que les apports fondamentaux de la révolution numérique soient ainsi intégrés dans une vision du monde plus vaste, qui prend en compte des usages et services évoluant sans cesse – dans un monde tiré par ce double vecteur que sont la nécessité et le hasard.
La science de la complexité dépasse le déterminisme calculatoire en transformant la manière d’aborder ces sujets. Sa pertinence est d’autant plus manifeste quand il s’agit d’appréhender nos vies dans les villes au quotidien. Un système complexe – et chaque ville en est un – est un système constitué de plusieurs composants, de sous-systèmes en interaction mutuelle, dynamique et permanente, situés dans des contextes précis.
L’approche par la complexité suppose de dépasser les objets et les systèmes pour s’intéresser, avant tout, à leurs interactions, car ces entités n’existent que par leur interdépendance et leurs liaisons à un moment donné dans un espace donné.
Pour comprendre la réalité profonde de phénomènes de notre vie courante aussi variés que les tremblements de terre, les mouvements de populations, les fluctuations boursières, les approvisionnements énergétiques, la gestion des flux en matières premières, le transport et la circulation, etc., il est ainsi nécessaire d’étudier et de comprendre les interactions, interconnexions et réseaux entre les diverses entités. Nous parlerons alors de la connaissance de la ville, des ontologies, de sa taxinomie. Nous nous intéresserons à leur configuration, reconfiguration, topologie, dynamique, temporalité dans la vie de tous les jours. Elles donnent lieu à de nouvelles expressions, à de nouveaux comportements, mais aussi à ce que nous autres scientifiques appelons l’émergence. Comprendre ce phénomène est essentiel pour développer de nouvelles solutions, elles-mêmes adaptatives, capables de se reconfigurer avec un moindre effort pour un maximum d’efficacité.
Ceci demande aussi un changement de paradigme dans la manière d’appréhender ces problématiques complexes. Il me semble que finalement nous sommes encore bien souvent prisonniers, dans cette deuxième décennie du XXIème siècle, du taylorisme de la fin du XIXème siècle, qui a révolutionné l’industrie de son temps mais a également conduit à un redoutable culte de l’objet technologique. Ce paradigme est dépassé car il nous empêche de migrer vers une nouvelle forme de culture industrielle, celle de l’innovation, qui s’appuie sur la gestion de la complexité et la conception de services, en ligne avec un nouveau monde de services ubiquitaire et hyper-connecté.
Une culture accordant une place exagérée à l’ingénierie peut nous enfermer dans un carcan qui sépare, de manière analytique, des systèmes qui sont en réalité naturellement reliés. Ainsi la culture numérique ne se résume pas à un exercice calculatoire ou à la virtualisation du monde par la puissance algorithmique, de même que la culture de l’innovation ne peut se réduire au développement d’une nouvelle procédure ou d’un objet technologique, aussi puissants qu’ils soient.
La pensée créatrice doit être guidée par l’émergence de nouveaux usages ou fonctions : la compréhension des interactions entre systèmes interdépendants, qui permet d’inventer ou des réinventer des usages ou services nouveaux pour transformer la vie réelle. Ce fort développement trouve son assise, dans le cas de la ville, dans la convergence de deux phénomènes : d’une part, la connectivité numérique massive et d’autre part les services à destination de la collectivité, et l’ensemble constitue un puissant outil de création de lien social.
Live in Living City : vers des laboratoires urbains à ciel ouvert
Je plaide donc pour favoriser, encourager, donner toute sa place à une créativité chaque jour renouvelée. Pour que la ville devienne ainsi un « Living Lab » à ciel ouvert, concept qui poussé à l’échelle de la ville rejoint la notion de Living City. Elle incarne en effet une autre manière de concevoir le développement urbain, qui n’est pas celui de la « ville intelligente » ou de la Smart City où priment technologie, algorithmes et simulations, mais au contraire une ville vivante, pédagogue, initiatique, citoyenne, participative, porteuse de culture, d’innovation sociale, de liens sociaux et de brassage. Ensemble, nous forgeons à l’heure actuelle un nouveau paradigme, en passe de devenir la référence dans le débat sur la ville qui ainsi, peu à peu, laisse de côté le techno-centrisme.
Ce n’est donc pas un hasard si des villes comme Medellin, en Colombie, en Amérique Latine, en Asie ou ailleurs, mais aussi en Europe, sont aujourd’hui porteuses de nouvelles expériences. Le journal Le Monde fait un focus dans son édition du 31 mai parlant au sujet de l’Amérique Latine « des laboratoires urbains à ciel ouvert ». Déclarée la ville la plus innovante du monde à l’issue d’un concours organisé par le Wall Street Journal en 2012, elle vient de se voir décerner une mention spéciale du Prix « Lee Kuan Yew » au « World Summit Cities 2014 » à Singapour. Cette ville, qui, il n’y a pas si longtemps, défrayait la chronique pour ses affaires liées à la mafia, ses trafics de drogue et sa violence, est devenue, grâce aux capacités de ses dirigeants et à la création d’un puissant écosystème d’innovation, une ville exemplaire, qui sert d’objet d’étude dans le monde entier.
Pour toutes ces raisons, je suis très heureux de m’investir dans le Forum International de la Smart City Humaine « Live in a Living City » qui aura lieu à Paris le 23 juin.
Cette manifestation est avant tout un lieu de rencontre, de brassage, d’altérité et d’empathie, pour continuer à construire une vision d’avenir. C’est l’esprit qui m’anime, m’entourant des experts mondiaux de tous horizons, venant du monde entier, pour échanger ensemble.
L’objectif, essentiel, est de promouvoir un espace de dialogue de très haut niveau, un espace de réflexion commun, un espace d’échange pour tous, sur notre vision de la ville, de ses modèles, de ses évolutions et de ses projections pour imaginer la ville et ses habitants dans leur devenir.
Tous ensemble, de manière pérenne, nous devons explorer des pistes autour de concepts forts, de rupture, pour être force de propositions dans cette transformation inévitable de nos villes afin de les rendre meilleures à vivre.
Notez-le : le 23 juin à Paris à la Maison de la RATP
Entrée libre MAIS inscription obligatoire
Télé transmission sur www.terre.tv et tous les sites partenaires
La ville intelligente, numérique, durable sera une ville des services et des usages citoyens, ou elle ne sera pas.
Otras manifestaciones en las cuales participo vienen también: En Lyon el coloquio « Ciudad Inteligente e Industria » los 5 de junio cuando haré el keynote de síntesis y abertura a la internacional. Para Radio Francia Internacional el 6 de junio a las 16 horas (hora París) con el periodista Jean-Yves Casgha en su emisión « Autour de la Question » con Nicolás Curien, miembro cofundador de la Academia de las Tecnologías, Michel Sudarskis Internacional, Secretario General de l’ Asociación de Desarrollo Urbano (INTA), el periodista, autor, conferenciante y personalidad internacional de la innovación, Francis Pisani y como invitado especial la Ciudad de Medellin, para hablar ellos todos juntos, de la Ciudad de Mañana, la Ciudad Viva, la ciudad de la Inteligencia social, urbana y tecnológica para vivir mejor juntos.
El 11 de enero por la tarde después de grabar una nuevo programa para la Radio y otro para una WebTV, participaré haciéndo « el overview » sobre Smart Cities del Club de Partners Alliancy a París y el día siguiente a CNAM, estaré allí en la tabla redonda MADE IN THE CITY marcando la abertura del gran festival que pone el digital, la tecnología y las innovaciones al alcance de todos « Futur en Seine », un bello evento que se prolonga dos semanas para los que vivirán o serán en Isla de Francia entre 12 y el 22 de junio.
Quiero con esta crónica de hoy, aprovechando el alcance de todas estas manifestaciones, volver, espero pedagógicamente, sobre los elementos que constituyen su hilo conductor, estructurando los ejes de nuestra acción y traduciéndose en la materialización de un acontecimiento tal como « Live in a Living City ».
Las mutaciones de nuestro siglo:
Nuestro mundo conoce indiscutiblemente mutaciones profundas: explosión demográfica, concentraciones urbanas, desarrollo de las megalópolis a través del mundo, trastorno de los grandes equilibrios económicos, la emergencia de las nuevas potencias mundiales con un balanceo del eje Nor-Oeste hacia un eje Este-Sur. Veinte megalópolis que han pulverizado literalmente el umbral de 10 millones de habitantes concentran así, hoy, al 9 % de la población mundial.
Estamos confrontados no con una crisis, para citar el filosofo Michel Serres sino ante un verdadero cambio del mundo, planteando cruciales problemas de recursos y de calidad de vida en un planeta en peligro vital.
Las transformaciones que se producen barajan por otra parte las antiguas posiciones de poder. Los grandes centros de decisión se diluyen y pierden de su hegemonía ante la emergencia en este nuevo marco urbano de gobiernos megalopolitanos, que la socióloga Saskia Sassen llama la «Ciudad Global», la «Ciudad – mundo».
La hyper conectividad de los individuos a través de este mundo difuso crea nuevas situaciones. Para los que deciden hacer útil su conectividad creando un lazo social, un nuevo ámbito de expresión social emerge, de participación. Un camino se abre a estos ciudadanos – sociales conectados con una fuerza que pasa del virtual a la realidad cuando se trata de expresarse sobre la vida de la Ciudad.
Ya bajo nuestros ojos esta nueva era del cyber espacio invertido toma cuerpo en nuestras vidas, sobrepasando la conectividad simple de los objetos para venir hibridarse en nuestro mundo cotidiano.
La multitud deliberativa, aquello que es el esqueleto de la (verdadera) ciudad viva, se vuelve “Hacker” de la tecnología porque decide ponerla a su servicio, haciendo de ella una herramienta de expresión social. De por su propia capilaridad, relevada por este cyber espacio encarnado, origina iniciativas de toda clase.
Ello muestra bien que no son las innovaciones tecnológicas que hacen que las ciudades se hacen inteligentes, sino que se trata ante todo de poner al ciudadano en el centro de la acción innovadora. Sí, la tecnología ha hackeado hasta ahora la Ciudad, la democratización del alcance digital, su presencia que atraviesa prácticamente todos los sectores de nuestra vida, la fuerza de la programación para todos, la palanca del Open Data y del Open Código, su integración con la creatividad de la multitud con el CrowdSourcing, los hackatones, las capacidades de la electrónica abierta aportan a una nueva generación una capacidad a vivir muy temprano la innovación, a practicarla, a tratar con familiaridad estas fronteras que se empujan sin cesar aquí y allí.; ¡Asi cada ciudadano también, tiene la oportunidad de participar en la construcción de la inteligencia ciudadana, urbana y social, apoyándose en estas fuerzas innovadoras. Es ese el camino de vivir en una ciudad viva, «Live in a living City», de la «Ciudad Sagaz» de la que habla Nicolas Curien de l’ Academia francesa de las Tecnologías, y también de la ciudad frágil, impermanente, résiliente, de la cual a menudo hablamos!
La ciudad nos permite también crearlo los espacios para urbanizar las tecnologías, domesticarlas. Con este accionar, en las ciudades, participamos a la construcción de un nuevo paradigma, «hacker la tecnología», para citar de nuevo de Saskia Sassen.
El paradigma de la ciudad inteligente tecnocrática cede así del terreno hacia una ciudad orientada hacia los servicios y los usos que, aprovechando el poder de las revoluciones tecnológicas, corresponden a nuestras necesidades, nuestras vidas, nuestras ciudades de hoy y anticipan el mañana. Un verdadero movimiento de fondo hacia el «Diseño de Servicios» ciudadanos, está presente ahora en la escena internacional y el verdadero desafío y nuestro compromiso es de ampliarlo.
Lo escribí a menudo y lo digo, la acción tecnológica sobre la ciudad de mañana es importante porque fuente igualmente de mutaciones profundas pero no basta solamente. Hay que considerar la ciudad incluyendo tres ejes esenciales e indisociables de innovación: la inclusión social, la inteligencia urbana y las revoluciones tecnológicas.
La visión user – centric, citizen-centric, ciudad plataforma, ciudad laboratorio de los usos, de la ciudad de mañana, que se edifica desde hoy y que llamamos nuestros votos es la visión de una ciudad viva en la cual los ciudadanos se implican.
Plataformas, Multitud y Complejidad: un nuevo paradigma
La noción de plataforma permite concretar la concepción / definición de los servicios, que ocupa un sitio siempre central en los debates, y de la cual, se sabe, soy un partidario ferviente. Se trata en efecto de la piedra angular de este mundo fantástico de la tecnología, que debe ser traducido en usos y servicios, creando lazo social y valor, y transformando realmente nuestras ciudades y nuestras vidas.
Es esencial pensar en los usos y servicios, e integrar la noción crucial de su concepción con el fin de llevar la tecnología hacia una conquista auténtico aporte social, sin la cual no podría ser sinónima de progreso y de utilización eficaz.
La concepción de servicios, cuando es puesta en ejecución en el ámbito de plataformas para ser realizada en común, permite acceder al crowdsourcing, al open data y a todo tipo de aportaciones del público, lo que garantiza ua hibridación con el mundo físico gracias a su conjunción con el Internet de los objetos. Así es como se construye la vía del futuro.
Los ejemplos son numerosos e ilustran concretamente nuestra visión: plataformas de interacción para la ciudad, la iluminación pública, la movilidad verde, el transporte público, la valorización del patrimonio, inteligencia del transporte, la eficacia energética, las telecomunicaciones, la seguridad en ciudad, universidades y la educación, los servicios atados a las redes eléctricas de nueva generación …etc
El punto común de estos servicios es una visión que asocia convergencia, mutualizacion, virtualizacion e hibridación con el concepto de plataforma abierta. Las plataformas permiten agregar, enriquecer, recrear, contextualizar las informaciones, y ante todo permite que los usos y las funcionalidades puedan ser repensadas y encarnados. Verdaderos espacios de agregación y de encuentros en los cuales convergen los mondes físicos, digitales y sociales, las plataformas son unos lugares donde se aprehende de otro modo los usos.
A través de las plataformas dedicadas a la movilidad en ciudad por ejemplo, el coche no es pensado más como un objeto físico sino en su carácter funcional, entre otras, para desplazarse. Las plataformas originan así una cultura de la ida y vuelta entre el mundo físico y el mundo digital. La hibridación, elemento clave y determinante permite entonces generar nuevas utilizaciones y funcionalidades.
Con la utilización de la tecnología en los usos urbanos cotidianos, entramos en una fase de una tendencia profunda, que va a crear servicios radicalmente nuevos y que también va a transformar la respuesta de las ciudades y de las metrópolis frente a las necesidades vitales y a las exigencias de bienestar de sus habitantes, así como su manera de afrontar los problemas que ellas encuentran.
Para nosotros científicos de la visión sistémica, se trata de un campo formidable de reflexión, proyección y acción. Nos inscribimos así en un movimiento de ida y vuelta creativa en la cual confluyen las ciencias de la complejidad, la modelización de los usos y de los servicios en el corazón de la ciudad, y la revolución digital. Un movimiento que aspira a transformar nuestras vidas de manera duradera, confiriendo a la tecnología su función más bella: crear lazos entre los hombres.
Planteo y me implico para que las aportaciones fundamentales de la revolución digital sean así sustancia integradas en una visión del mundo más vasto, que toma en cuenta usos y servicios que evolucionan sin cesar – en un mundo sin cesar tirado por los doble vectores que son la necesidad pero también el azar, que es este ultimo, por definición, imprevisible a su carácter global.
La ciencia de la complejidad sobrepasa el determinismo calculatorio transformando la manera de abordar estos temas. Su pertinencia es manifiesta cuando se trata de aprehender nuestras vidas a las ciudades cotidianamente. Un sistema complejo – y cada ciudad es uno – es un sistema constituido de varios componentes, de subsistemas en interacción mutua, dinámica y permanente, situados en contextos precisos.
La aproximación por la complejidad supone de sobrepasar los objetos y los sistemas para interesarse, ante todo, por sus interacciones, porque estas entidades existen sólo por su interdependencia y ellos enlaces en el momento dado en un espacio dado.
Para comprender la realidad profunda de fenómenos de nuestra vida corriente tan variados como los terremotos, los movimientos de poblaciones, los aprovisionamientos energéticos, la gestión de los flujos en materias primas, el transporte y la circulación, etc. es tan necesario estudiar y comprender las interacciones, las interconexiones y las redes entre diversas entidades. Hablaremos entonces del conocimiento de la ciudad, de las ontologías, de su taxonomía. Nos interesaremos por su configuración, reconfiguración, topología, dinámica, temporalidad en la vida de diaria. Ellas dan lugar a nuevas expresiones, a nuevos comportamientos y así a los que otros científicos llamamos la emergencia. Comprenderlo este fenómeno es esencial para desarrollar nuevas soluciones, mismas adaptativos, capaces de reconfigurar con un menor esfuerzo para un máximo de eficacia.
Esto pide también un cambio de paradigma en la manera de aprehender estas problemáticas complejas. Me parece que finalmente estamos todavía muy a menudo presos, en esta segunda década del siglo XXI, del taylorismo de finales del siglo XIX, que revolucionó la industria de su tiempo pero también condujo a un culto temible del objeto tecnológico. Este paradigma debe ser sobrepasado porque nos impide emigrar hacia una nueva forma de cultura industrial, la de la innovación, que se apoya en la gestión de la complejidad y la concepción de servicios, en línea con un nuevo mundo de servicios ubiquitario e hyper conectado.
Una cultura que concede un lugar exagerado a la ingeniería puede encerrarnos en una acción que separa, de manera analítica, sistemas que están naturalmente relacionados en realidad. Así la cultura digital no se resume a un cálculo o a la virtualizacion del mundo por el poder algorítmica, lo mismo que la cultura de la innovación no puede reducirse al desarrollo tecnológico de un nuevo procedimiento o de un objeto, por muy poderosos que sean.
El pensamiento creativo debe ser guiado por la emergencia de nuevos usos o funciones: la comprensión de las interacciones entre sistemas interdependientes, que permite inventar o de reinventar usos o nuevos servicios para transformar la vida real. Este desarrollo fuerte encuentra todo su sentido en el caso de la ciudad con la convergencia de dos fenómenos: por una parte, la conectividad digital masiva y por otra parte los servicios con destino a la colectividad, y el conjunto constituye una herramienta poderosa de creación de lazo social.
Live in Living City : Laboratorios urbanos a cielo abierto
Pienso que es esencial darle paso en nuestras ciudades a una creatividad cada día renovada. Para que la ciudad se convierta así en un “Living Lab” a cielo abierto, concepto que llevado a la escala de la ciudad constituye uno de los ejes de progreso mayor de la Living City, la ciudad viva. Ella encarna en efecto otra manera de concebir el desarrollo urbano, que no es el de la «ciudad inteligente» o de la Smart City tecnologíca, de algoritmos y simulaciones, sino al contrario una ciudad pedagógica, iniciática, ciudadana, participativa, portadora de cultura, de innovación social, de lazos sociales y de mezcla. Así forjamos en la actualidad un nuevo paradigma, de referencia ahora en el debate sobre la ciudad que así, poco a poco, deja de lado el techno-centrismo.
No es pues un azar que ciudades como Medellin, en Colombia, en América Latina, en Asia o en otra partes, también en Europa, sean portadoras de las experiencias. El periódico francés “Le Monde” acaba de hacer un plano en su edición del 31 de mayo en el que habla respecto a la América Latina « de los laboratorios urbanos a cielo abierto ». Declaranda Medellin la ciudad más innovante del mundo del concurso organizado por el Wall Street Journal en 2012, ella acaba de obtener una mención especial en el prestigio Premio “Lee Kuan Yew” del « World Summit Cities 2014 » en Singapur. Esta ciudad, que, no hace apenas mucho tiempo, esta en primera plana en los diarios por sus asuntos de mafia, tráficos de droga y violencia, se convirtió, gracias a las capacidades de sus dirigentes y a la creación de un ecosistema poderoso de innovación social, urbano, tecnológico, una ciudad ejemplar, que es ahora objeto de estudio en todo el mundo.
Por todas estas razones, estoy muy feliz de trabjar con nuestro equipo muy duro para realizar el Foro Internacional de la Smart City Humana « Live in aLiving City » que se efectuará en París el 23 de junio.
Esta manifestación es ante todo un lugar de encuentro, de mezcla, de alteridad para continuar construyendo una visión de futuro. Es el espíritu que me anima, con los brillantes expertos mundiales de todo horizonte, que han aceptado de participar, proviniendo del mundo entero.
El objetivo, lo esencial, es promover un espacio de diálogo a muy alto nivel, un espacio de reflexión común, un espacio de intercambio para ellos todos, sobre nuestra visión de la ciudad, sus modelos, sus evoluciones y sus proyecciones para imaginar la ciudad y sus habitantes en su devenir.
Todos juntos, de manera perenne, vamos a explorar pistas alrededor de estos conceptos fuertes, de ruptura, para ser fuerza de proposiciones sobre esta transformación inevitable de nuestras ciudades con el fin de hacerlas mejores para vivir.
A tomar nota, el 23 de junio en París en la Casa de RATP, Entrada libre PERO inscripción obligatoria
Tele transmisión sobre www.terre.tv y todos los sitios compañeros
La ciudad inteligente, digital y sostenible será una ciudad de usos y servicios ciudadanos, o no será.
Hasta la semana próxima
Paris, 4 de junio 2014
[…] Pr. Moreno fait le point sur sa vision de la ville vivante et explique ce qui l’a amené à organiser la conférence Live in a Living City à Paris le 23 juin. […]