Rethinking urban life Here we are, since the appearance of the coronavirus, brutally plunged into the hardest health crisis in modern history. Paradoxically, this global threat also acts as the revealer of a major fact of this century: the strength of cities, the expression of their power, which is at the heart of the violent disruption of the system in all regards. Yes, the 21st century, that of cities, metropolises, megalopolises, as an expression of the urban reality, brings with it other expressions of dysfunctions, which become of major importance through their capacity of massively disrupting urban life. In a world where life is based on interdependencies, we have never witnessed such a demonstration for the key principles of complexity. Indeed, at the level of urban life, on the whole planet, this axiomatic, which we have been repeating constantly for so many years, proves to be perfectly illustrated: we live in living cities, at the same time imperfect, incomplete and fragile. For the first time, we must reflect and act on the health of citizens, by not only providing them with medical care, but also by offering them a different rhythm of life, another sociability. With climate change and its visible effects – heat waves, air pollution (which has serious consequences for urban health), the place of nature, water, biodiversity, and now the viral spread of the Covid-19, we are facing the essential urban challenges for the years to come. The challenge that this crisis reminds us of is that of a radical change in lifestyle, here and now. Living differently today is, above all, modifying our relationships with time and urban spaces, it is questioning our mobility, the reason behind our trips. Transport times have already contributed to a serious deterioration in the quality of life and are also becoming a new urban health threat. Our world cities, everywhere on the planet, still concentrate most of the human activity, but they are still carried by the paradigm of the petroleum era and its impacts on roads and urban planning in general. The era of the omnipresent car, associated with a lifestyle based on the ownership of a vehicle as an element of social status, is still present, but it is wavering. There is a growing awareness of our cities which have become unbreathable through the triple effect of the emissions produced by buildings, heating and cooling networks, and full-on petrol transports. At the time of Covid-19, which is locking down urban life with physical distancing as the only way to stop its virality, we wonder: how to offer urban residents a peaceful city while satisfying its essential urban social functions?

 

Repenser la vie urbaine. Voici que nous sommes, depuis l’apparition du coronavirus, brutalement plongés dans la plus grande crise sanitaire de l’histoire moderne. Paradoxalement, cette menace mondiale agit également comme le révélateur d’un fait majeur de ce siècle : la force des villes, l’expression de leur pouvoir, qui est au cœur de la perturbation violente du système sous tous ses aspects. Oui, le XXIe siècle, celui des villes, des métropoles, des mégalopoles, en tant qu’expression de la réalité urbaine, apporte avec lui d’autres expressions de dysfonctionnements, qui deviennent d’une importance majeure par leur capacité à perturber massivement la vie urbaine. Dans un monde où la vie repose sur des interdépendances, nous n’avons jamais assisté à une telle démonstration des principes clés de la complexité. En effet, au niveau de la vie urbaine, sur l’ensemble de la planète, cet axiome que nous répétons constamment depuis tant d’années s’avère parfaitement illustré : nous vivons dans des villes vivantes, à la fois imparfaites, incomplètes et fragiles. Pour la première fois, nous devons réfléchir et agir sur la santé des citoyens, non seulement en leur fournissant des soins médicaux, mais aussi en leur offrant un rythme de vie différent, une autre sociabilité. Avec le changement climatique et ses effets visibles – vagues de chaleur, pollution de l’air (qui a de graves conséquences sur la santé urbaine), la place de la nature, de l’eau, de la biodiversité, et maintenant la propagation virale de la Covid-19, nous sommes confrontés aux défis urbains essentiels pour les années à venir. Le défi que cette crise nous rappelle est celui d’un changement radical du mode de vie, ici et maintenant. Vivre différemment aujourd’hui, c’est avant tout modifier nos relations avec le temps et les espaces urbains, c’est remettre en question notre mobilité, la raison de nos déplacements. Les temps de transport ont déjà contribué à une grave détérioration de la qualité de vie et sont devenus une nouvelle menace pour la santé urbaine. Nos villes du monde entier concentrent encore la majeure partie de l’activité humaine, mais elles sont toujours portées par le paradigme de l’ère pétrolière et ses impacts sur les routes et la planification urbaine en général. L’ère de la voiture omniprésente, associée à un mode de vie basé sur la possession d’un véhicule en tant qu’élément de statut social, est toujours présente, mais elle vacille. Une prise de conscience grandit concernant nos villes devenues irrespirables en raison de l’effet triple des émissions produites par les bâtiments, les réseaux de chauffage et de refroidissement, et les transports au plein essence. À l’ère de la Covid-19, qui confine la vie urbaine avec la distanciation physique comme seul moyen d’arrêter sa viralité, nous nous demandons : comment offrir aux résidents urbains une ville apaisée tout en satisfaisant ses fonctions sociales urbaines essentielles ?

 

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