La traditionnelle chronique du mercredi du Pr. Carlos Moreno est dédiée cette semaine au thème de la ville de demain. Invité le 28 février dernier au colloque biennal “Matérialités Contemporaines 2014 » de Grenoble, le Professeur a présenté une réflexion sur le phénomène urbain, qui a été publiée sous forme d’un article scientifique dans les actes du Colloque. À découvrir ici.
La ville de demain : une ville vivante
Réflexions sur le phénomène urbain du XXIème siècle
Résumé
Qu’est-ce qu’une ville ? Système complexe, composé d’éléments hétérogènes qui doivent être pensés ensemble dans leur transversalité, la ville est avant un phénomène humain, que l’on ne saurait réduire à ses composantes techniques et technologiques. Il n’en demeure pas moins que les révolutions technologiques qui bouleversent aujourd’hui notre monde – et en premier lieu la révolution numérique – vont transformer et transforment déjà en profondeur les espaces urbains, en créant de nouveaux services et usages par un phénomène inédit d’hybridation entre mondes physique et numérique. La ville de demain, loin d’être simplement un espace où tout sera régi par la technologie connectée, sera un territoire où les citoyens construisent ensemble, à chaque instant, les services et les usages qui répondent à leur besoins fondamentaux et à leur quête de bien-être.
Mots-clés: Ville, Smart City, LiveableCity, Numérique, Hybridation, Services
Introduction
Raréfaction des ressources, réchauffement climatique, explosion démographique, concentration urbaine, augmentation du nombre de mégapoles, bouleversement des grands équilibres économiques mondiaux… L’ampleur des enjeux liés au phénomène urbain auxquels notre génération et celles qui vont nous suivre vont devoir faire face n’est plus à démontrer. A l’heure où nombre d’acteurs mettent en avant la Smart City ou ville intelligente comme une réponse possible à ce problème d’importance cruciale, il paraît opportun de rappeler ce qu’est une ville et de s’interroger sur les immenses possibilités que la technologie, notamment numérique, ouvre pour elle aujourd’hui.
L’essence de la ville : urbis, civis, spatium, res publica
La ville constitue un sujet majeur dans notre monde actuel, un monde urbanisé et en pleine mutation. Elle est l’objet de nombreuses études théoriques dans les différentes disciplines de la communauté scientifique. Néanmoins, lorsqu’on se tourne vers la réalité, force est de constater, à mon sens, que la Ville dans l’absolu n’existe pas, car elle s’efface au profit des villes, qui du nord au sud et de l’est à l’ouest de notre vaste planète, naissent, croissent, se transforment et meurent. Au-delà des invariants que nous retrouvons d’une ville à l’autre, le point de départ essentiel de toute réflexion sur la ville doit ainsi se situer, d’après moi, dans la reconnaissance du fait que chaque ville possède une histoire et un territoire propres, qui forgent son identité et en font une entité unique. D’où la nécessité absolue, pour penser le devenir d’une ville, de contextualiser la réflexion en prenant en compte son développement dans l’espace et dans le temps.
Quatre éléments-clés, désignés par des termes latins, peuvent être dégagés de l’histoire de toute ville :
- l’« urbis », qui renvoie à l’ensemble des infrastructures physiques, de tout type, qui composent la ville ;
- le « civis », qui renvoie au citoyen, élément central de l’espace urbain, puisque sa respiration constitue l’essence même de la vie de la cité ;
- les « spatia », qui sont les divers espaces de socialisation, d’échanges et d’interactions vitaux de la ville, et qui en assurent la pulsation collective ;
- et enfin la « res publica », qui désigne l’idée d’une politique à la recherche du bien public, capable de piloter la vie de la ville dans l’intérêt général pour la projeter vers un mieux-vivre quotidien et construire des espaces collectifs de transformation.
- Parce que toute ville est porteuse de ces quatre éléments combinés, seule une réflexion transdisciplinaire sera à même de la penser dans son ensemble et d’élaborer pour elle des cadres de transformation et d’action. Pour moi, la ville est à penser en commun par des urbanistes, des sociologues, des ingénieurs, des philosophes, des designers, des architectes, des industriels, des politiques, des artistes… sans quoi l’on risque de la réduire à des choses qu’elle n’est pas.
- Il me paraît donc important, avant toute chose, de se démarquer des démarches techno-centriques, généralisatrices, qui considèrent la ville dans l’absolu comme un problème algorithmique, un jeu vidéo ou un terrain de simulation. Ces démarches qui vont d’une ville à l’autre dans un mouvement techno-commercial, en cherchant à catégoriser leur degré d’intelligence par un hypothétique QI – suivant souvent un effet de mode et de marketing – et qui laissent de côté la raison d’être, l’essence même de la ville : un espace dont on peut sentir la respiration propre, prendre le pouls, une cité vivante, sensible, légère, un lieu de rencontres permanentes, d’altérité, de découvertes et de construction quotidienne d’une vie partagée, d’un bien vivre.
Un système complexe
Autre caractéristique essentielle de la ville qu’il faut souligner, sa complexité. Toute ville est en effet, par excellence, un système complexe, au sens étymologique du terme, qui vient du latin complexus, « entrelacé ». Car la ville est une agrégation d’être humains dont les besoins vitaux, d’épanouissement et de développement se croisent de multiples manières. Cela donne lieu à des ensembles de systèmes et de sous-systèmes, qui viennent s’épouser sous forme de services et d’usages pour se loger, se déplacer, se nourrir, se divertir, se soigner, s’éduquer etc. Tous ces sous-systèmes sont par ailleurs interdépendants : les individus comme les systèmes, dans une ville, n’existent qu’en lien les uns avec les autres.
La ville est complexe parce qu’elle est par ailleurs comparable à un système vivant, qui se développe dans le temps. Comme tous les organismes vivants, elle obéit donc à deux tendances. D’une part, elle doit satisfaire ses besoins pour croître : toute ville a pour fonction de satisfaire les besoins vitaux de ses habitants et leur quête de bien-être. D’autre part, elle est soumise à un certain nombre d’aléas qui la rende fragile : tempêtes, pannes, incendies, attentats, épidémies etc. La ville doit donc être résiliente, c’est-à-dire être capable de surmonter ces aléas.
D’où la nécessité d’adopter, pour penser la ville, une approche par les sciences de la complexité. L’approche par la complexité suppose en effet de dépasser les objets et les systèmes pour s’intéresser, avant tout, à leurs interactions, car ces entités n’existent que par leur interdépendance et leur liaison à un moment donné dans un espace donné. Pour comprendre la réalité profonde de phénomènes de notre vie courante aussi variés que les mouvements de populations, les approvisionnements énergétiques, la gestion des flux en matières premières, le transport et la circulation, les impacts du changement climatique, des catastrophes naturelles, les situations de crise de tout type etc. il est ainsi nécessaire d’étudier et de comprendre les interactions, interconnexions et réseaux entre les diverses entités. Leur configuration, reconfiguration, topologie, dynamique, temporalité sont l’expression de leurs comportements dans la vie de tous les jours. Elles donnent lieu à des nouvelles expressions, à de nouveaux comportements – ce que nous autres scientifiques appelons aussi l’émergence.
Comprendre les interactions propres à un système suppose donc de s’intéresser aux multiples modèles permettant d’appréhender l’ensemble de ces systèmes multiples et hétérogènes, afin de se consacrer, pour l’essentiel, à leur dynamique d’association. Les ontologies comme expression de la connaissance, la taxinomie comme démarche de décomposition, la sémantique associée aux différents constituants, la mise en valeur des conditions, des contraintes et de la dynamique d’interaction permettent de construire une autre manière de s’approcher de la compréhension d’un système. Même partielle, cette approche systémique itérative, incrémentale et capacitaire est particulièrement pertinente pour appréhender la complexité, comme celle de la ville par exemple. Dans une ville, il existe en effet une multiplicité de besoins, d’usages, de services, de flux : l’alimentation, l’habitat, l’environnement, l’éducation, la culture, les transports, la santé, la sécurité, l’énergie, les déchets, la communication etc. Les modéliser, les analyser, les comprendre dans une dynamique transverse conduit à une autre manière de concevoir des solutions pour la ville. C’est la démarche que nous proposons, une démarche de transformation et d’action où le numérique joue un rôle majeur.
La ville du XXIème siècle : révolutions technologiques et ubiquité
S’il nous paraît essentiel de nous démarquer de toute approche technocentriste pour penser la ville dans toute sa complexité, il nous faut néanmoins souligner avec force le rôle que la technologie sera amenée à jouer et joue déjà au sein des villes du XXIème siècle.
Le XXIème siècle fait vivre à l’humanité, pour la première fois, quatre révolutions technologiques majeures en simultané : numérique, biosystémique, robotique et nanotechnologique.
Ces révolutions font naître de nouveaux enjeux auxquels il est aujourd’hui crucial de réfléchir. Quelles vies souhaitons-nous pour demain, à la lumière des possibilités que nous ouvre le progrès technologique ? Quels nouveaux services et usages créer pour les citoyens ? Nous voyons déjà un nouveau monde urbain émerger, à la faveur de ces quatre révolutions, et plus largement de toute la connaissance transdisciplinaire qui les traverse, contribuant ainsi à forger de nouveaux paradigmes. La révolution numérique, notamment, est en train de modifier profondément le phénomène urbain de par le monde.
La révolution numérique bouleverse en effet nos vies au quotidien depuis l’avènement de la première génération des ordinateurs personnels, il y a maintenant 30 ans. Grâce à l’arrivée des réseaux informatiques, le numérique a rapidement quitté son carcan de spécialiste pour se mettre à la portée de tout possesseur d’un ordinateur individuel connecté. Internet, ce vaste réseau maillé planétaire, est ensuite venu donner à chacun – n’importe où dans le monde – une nouvelle dimension par l’usage, grâce au WEB, et par la suite les réseaux sociaux qui sont devenus une référence collective, avec les grands succès que l’on sait.
L’apparition, depuis 5 ans environ, ce que l’on appelle les « smart devices » et de l’ « Internet des Objets », est par ailleurs en train de donner lieu à une véritable “révolution dans la révolution”, la révolution ubiquitaire, avec la capacité à bénéficier d’une connexion technologique au reste du monde en tout lieu et à tout moment. Avec celle-ci, des possibilités inédites s’offrent désormais aux hommes : une instantanéité de la communication, la création d’espaces transversaux caractérisés par une métrique zéro, la capacité d’accéder à des objets autrefois réservés à des spécialistes, aujourd’hui supports d’usages multiples et ouverts à tous, un monde où le codage et les algorithmes se démocratisent et deviennent, grâce aux Apps, largement accessibles. Cette dimension nous amène ainsi à ajouter, aux quatre éléments caractéristiques de toute ville, un cinquième élément qui qualifie la ville du XXIème siècle : ubiquitous, l’ubiquité.
Voilà ce qui est réellement nouveau à l’heure actuelle : la capacité à bénéficier d’une connexion technologique à tout moment, en tout lieu, en permanence. Un véritable maillage capillaire planétaire est en train de prendre vie, reposant sur l’usage des « smart devices » par des citoyens ubi et hyper connectés. C’est aussi une masse de données en mouvement constant qui se présente à nous. La ville elle-même est façonnée par cette révolution. La technologie est ainsi, incontestablement, un levier de transformation des vies humaines.
Il est donc essentiel de rappeler, je crois, que nous sommes en train de vivre, avec l’avènement de ce paradigme ubiquitaire, une période de rupture technologique très forte – toutes les analyses le soulignent actuellement, et à raison. Grâce à l’utilisation du silicium embarqué, tous les objets ont aujourd’hui la capacité d’être connectés et communicants. Cette évolution nous pousse à porter un regard nouveau sur les objets que nous utilisons au quotidien, car la technologie leur confère désormais des capacités de communication, de maillage et d’intelligence. Or, on évalue actuellement à 6 milliards le nombre d’objets connectés dans le monde, pour un total de 7 milliards d’habitants et dans une dizaine d’années, ce nombre d’objets connectés sera multiplié au moins par 5 ! Les potentialités technologiques qui s’ouvrent à nous paraissent dès lors quasi infinies.
Mais s’il est important de souligner ces faits, ils ne suffisent cependant pas, d’après moi, à expliquer ce qui fait la spécificité de la révolution ubiquitaire. L’important, je pense, n’est pas que les objets soient devenus des objets technologiques, mais bien qu’ils soient devenus des objets sociaux, faisant naître du même coup, à l’échelle mondiale, une culture de l’homme numérique. Prenons l’exemple des adolescents qui se connectent à leur page Facebook via leur portable pour communiquer : ils font de leur téléphone un usage social avant tout, avec un mode de communication nouveau qui transite par les réseaux sociaux. Cette forme d’échange massivement utilisée remplace la conversation téléphonique, prolonge parfois la rencontre physique, mais crée aussi de nouvelles relations, qui transcendent l’objet lui-même. Les objets du 21ème siècle intègrent ainsi 3 composantes : technique, de savoir-faire et sociale. C’est ceci qui caractérise, selon moi, la révolution ubiquitaire : tout objet, quelle que soit la façon dont il est connecté, a désormais un usage social.
Cette socialisation de l’objet connecté concerne également ce que l’on nomme le « corps augmenté ». Le téléphone mobile est déjà devenu pour nombre de gens une sorte de prothèse numérique, qui fait partie du corps en le prolongeant. Demain les lunettes Google ou autre permettront, non de corriger une vue défaillante, mais d’augmenter la réalité perçue, en nous en donnant une vision différente, augmenté par des contenus sociaux. Là se situe la nouveauté : en étant connecté, un objet comme une paire de lunettes devient un objet social. Et c’est précisément la raison pour laquelle, dès lors, il n’y a plus d’opposition entre le monde physique réel et le monde virtuel : au contraire, le monde physique est traversé par le monde numérique et sa dimension sociale, qui permettent de transformer puissamment, en retour, le monde physique.
Hybridation et design de services
Cette hybridation entre le monde physique et le monde numérique nous offre de nouvelles et puissantes capacités d’action quotidienne. Elle porte également en elle un potentiel énorme de transformation de la vie urbaine, puisqu’elle permet de partir du monde physique pour le réinventer, par le biais du monde numérique et de l’usage social qui en est fait, en proposant des usages et des services entièrement nouveaux.
L’hybridation n’est pas une chose nouvelle : l’homme s’est toujours approprié son espace de manière créative par le biais de la technique puis de la technologie. Ce qui est nouveau, à l’heure actuelle, c’est que la technologie ouvre des espaces nouveaux en reliant socialement les individus. Il est assez impressionnant de voir la façon dont Facebook connecte l’humanité à travers la terre, et ceci pas uniquement de façon virtuelle, puisqu’il peut générer d’importants rassemblements. De même les activités humaines s’ouvrent actuellement à de très nombreuses possibilités à travers les objets connectés, qu’il s’agisse de l’art, de la médecine, des biotechnologies, etc. ou de la vie de tous les jours. Les usages sont ainsi, aujourd’hui, réinventés par l’hybridation.
Il convient en outre de souligner le rôle que jouent les plateformes dans ce processus d’hybridation. Les plateformes sont des systèmes qui permettent d’agréger, d’enrichir, de récréer, de contextualiser des informations, mais c’est surtout par leur biais que les usages et les fonctionnalités peuvent être repensés et incarnés. Véritables espaces d’agrégation et de rencontres dans lesquels convergent les mondes physique, numérique et social, les plateformes sont des lieux où l’on appréhende autrement les usages. A travers les plateformes dédiées à la mobilité en ville par exemple, la voiture n’est plus pensée comme un objet propre mais comme une fonctionnalité, parmi d’autres, pour se déplacer. Les plateformes font ainsi naître une culture de l’aller-retour indispensable entre le monde physique et le monde physique par le biais du monde numérique, l’hybridation permettant d’augmenter les possibilités et l’immersion sociale de les concrétiser.
Tous les objets qui nous sont les plus familiers deviennent ainsi des objets dont il peut être fait un usage nouveau au travers des interfaces numériques. D’où la notion d’« esthétique de l’hybridation », car cette dernière donne naissance à ce que l’on nomme le design des services – notion majeure pour comprendre la culture de l’innovation qui est en train de naître. De même qu’un designer conçoit un objet fonctionnel pour lui conférer des usages nouveaux avec une certaine beauté, les allers-retours entre monde physique et monde numérique via les plateformes vont permettre de reconcevoir les services et les fonctionnalités de la vie quotidienne, notamment urbaine.
Conclusion : la ville de demain, une ville vivante
Si l’on applique ces considérations à la ville, on voit en effet que les potentialités de la ville ubiquitaire sont extrêmement riches – et qu’elles ne se résument pas à un frigo qui nous alerte quand il n’y a plus de beurre ! La ville étant un territoire de vie et de rencontres, les objets connectés sont un outil pour faire émerger de nouvelles expériences de vie qui donnent naissance à des usages et services inédits, administratifs, de loisirs, de santé, de sociabilité etc.
Auto-partage, mobilité multimodale, énergies décentralisées, valorisation du patrimoine, espaces publics urbains de convivialité, santé publique personnalisée, meilleure qualité de vie pour le troisième et le quatrième âge, éducation de masse en ligne, espaces ouverts de culture, d’art et de loisirs, démocratie participative sous des systèmes de gouvernance ouverts, systèmes d’information collaboratifs… : voilà quelques exemples de services qui sont en train de naître aujourd’hui et qui feront de la ville de demain une ville vivante, combinant l’intelligence urbaine, l’inclusion sociale et l’innovation technologique. Des exemples dans lesquels l’ubiquité (ubiquitous) offre au citoyen (le civis) de nouveaux espaces de vie (spatia) pour que l’espace urbain (urbis) lui apporte de meilleures conditions de vie, en accord avec une véritable politique du bien public (la res publica).
Bibliographie :
Ascher F. (2009), L’âge des métapoles, La Tour d’Aigues, Editions de l’Aube
Berger, R. et Ghernaouti-Hélie, S. (2010), Technocivilisation : pour une philosophie du numérique, Lausanne, Presses polytechniques et universitaires romandes
Castells M. (1997), The power of identity, Oxford, Blackwell
Charreyron Perchet, A. (2012), Synthèses des travaux du groupe stratégique “Projets innovants pour des villes durables”, Paris, Ministère de l’écologie
Curien N. (2013), La Ville, les Technologies de l’Information et l’innovation ouverte, Conférence « 5 Plus City Forum », Issy Les Moulineaux http://www.ncurien.fr/images/PDF/city-forum-mars-2013.pdf
Curien N. (2013), De la Technosphère à la Noosphère, Colloque « Homos Numericus », Toulouse http://www.ncurien.fr/images/PDF/homo-numericus.pdf
Doueihi M. (2011), Pour un humanisme numérique, Paris, Librairie du XXe et du XXIe siècles
Duby G. (1985), Histoire de la France urbaine, Paris, Seuil
Goetz B. (2012), Promesse d’une ville, Paris, Arléa
Haentjens J. (2008), Le pouvoir des villes ou l’art de rendre désirable le développement durable, La Tour d’Aigues, Editions de l’Aube
Haentjens J. (2011), La ville frugale. Un modèle pour préparer l’après-pétrole, Paris, FYP éditions
Laville B. (2012), La ville, nouvel écosystème du XXIe siècle. Ville, réseaux, développement durable, Paris, Comité 21
Le Goix R. et Veyret Y. (2011), Atlas des villes durables. Ecologie, urbanisme, société : l’Europe est-elle un modèle ? Paris, Autrement
Levy C., Kegelart J-J., Forect M. (2012), Audit des synergies et convergences des démarches traitant de la conception durable des territoires à différentes échelles. Rapport n° 008372-01, Conseil général de l’environnement et du développement durable, Paris, Ministère de l’écologie, 2012
Lucan J. (2012), Où va la ville aujourd’hui ? Formes urbaines et mixité, Paris, Editions de la Villette
Masboungi A. (2012), Projets urbains durables : stratégies, Paris, Le Moniteur
Moreno C. (2013), Réflexions et Prospectives sur le Blog « La Passion de l’Innovation » https://www.moreno-web.net/category/reflexions-et-prospectives/ Paris
Ozouf-Marinier M-V. (2007), Le territoire, la géographie et les sciences sociales. Aperçus historiques et épistémologiques in Territoires, Territorialité, Territorialisation : et après ?, Vanier M. et alii (eds.), Actes des entretiens de la Cité des territoires, Université Joseph Fourier, Grenoble
Pornons H. (2013), Les Villes Intelligentes auraient-elles une face cachée ?, Blog d’Henri Pornons
Rundle, M. et Conley, C. (2007), Ethical Implications of Emerging Technologies, New-York, Unesco
Sassen S. (1991), The global city : New York, London, Tokyo, Londres, Gollancz
Sassen S. (2000), Territory and Territoriality in the Global Economy, International Sociology
Sassen S. (2011), Talking back to your intelligent city, McKinsey, What Matters
Viard J. (2013), Nouveau portrait de la France, la société des modes de vie, La Tour d’Aigues, Editions de l’Aube
Virilio, P. (2010), Le grand accélérateur, Paris, Galilée
Wachter, S. (2010), La ville interactive. L’architecture et l’urbanisme au risque du numérique et de l’écologie. Paris, L’Harmattan
Zbinden, G. (2010), L’Internet des Objets, une réponse au réchauffement climatique, European Commission, Preparing Europe’s Digital Future, Mid-Term Review, Paris, Éditions du Cygne
La pausa de algunos dias de indispensables vacaciones terminada, vuevo con mi tradicional crónica de los miércoles. Fui invitado el 28 de febrero a participar a un coloquio bienal “Materiality in its Contemprary Forms” en la ciudad francesa de Grenoble.
Mi keynote “la ciudad de mañana : una ciudad viva” fue acompañado de un texto de reflexión científica editado simultáneamente en un libro recogiendo las actas.
Para esta crónica de regreso le comparto amig(a)o hispano lector estas paginas que he traducido e ilustrado a partir de mi presentación original especialmente para vosotros.
Un placer de compartir de vuelta, mis visiones, reflexiones y acciones.
Hasta la semana próxima.
Paris 1° marzo 2013
La ciudad de mañana : una ciudad viva
Reflexiones sobre el fenómeno urbano del siglo XXI
Profesor Carlos Moreno
Consejero científico del Presidente de COFELY INEO – GDFSUEZ
Miembro del Consejo Francés Superior de la Formación y la Investigación Estratégicas (CSFRS)
Resumen.
¿Qué una ciudad ? Sistema complejo y compuesto de elementos heterogéneos que deben ser pensados juntos en su transversalidad, la ciudad está antes de un fenómeno humano, que no se sabría reducir a sus componentes técnicos y tecnológicos. No queda menos que las revoluciones tecnológicas que trastornan hoy nuestro mundo – y en primer lugar la revolución digital – van a transformar y ya transforman en profundidad los espacios urbanos, creando nuevos servicios y usos por un fenómeno inédito de hibridación entre mondes físicos y digitales. La ciudad de mañana, lejos de ser simplemente un espacio donde todo será regido por la tecnología conectada, será un territorio donde los ciudadanos construyen juntos, en cada instante, los servicios y los usos que les responden a por necesidades fundamentales y a su búsqueda de bienestar.
Palabras-claves: Ciudad, Smart City, LiveableCity, Senseable City, Digital, Hibridación, Servicios
Introducción
Rarefacción de los recursos, el recalentamiento climático, la explosión demográfica, la concentración urbana, el aumento del número de megalópolis, trastorno de los grandes equilibrios económicos mundiales La amplitud de los desafíos ligados al fenómeno urbano a las cuales nuestra generación y las que van a seguirnos van a deber hacer frente no necesita ser demostrada. En el momento en que múltiples actores ponen por delante la Smart City o la ciudad inteligente como una respuesta posible para este problema de importancia crucial, me parece oportuno de recordar lo que es una ciudad y de interrogarse sobre las inmensas oportunidades que las tecnologías, particularmente numérica, abren para ella hoy.
La esencia de la ciudad : urbis, civis, spatium, res publica
La ciudad constituye un tema mayor en nuestro mundo actual, un mundo urbanizado y en mutación. Ella es el objeto de numerosos estudios teóricos de diferentes disciplinas en los ámbitos científicos. Sin embargo, cuando se proyecta hacia la realidad, constatamos, y es una de mis postulados de trabajo, que la Ciudad en abstracto no exista, porque cede el paso a las ciudades concretas, que del norte al sur y del este al oeste de nuestro vasto planeta, nacen, crecen, se transforman y mueren. Más allá de los invariables que reencontramos de una ciudad a la otra, el punto de partida esencial de toda reflexión sobre la ciudad debe así situarse, es mi pensamiento, en el reconocimiento del hecho que cada ciudad posee una historia y unos territorio propios, que forjan su identidad y hacen de ella una entidad única. De donde la necesidad imperiosa para pensar en el devenir de una ciudad, de contextualizar la reflexión tomando en cuenta su desarrollo en el espacio y en el tiempo.
Cuatro elementos-claves, designados por términos latinos, pueden ser claramente identificados en la historia de toda ciudad :
- el’ “Urbis”, que reenvía el conjunto de las infraestructuras físicas, de todo tipo, que componen la ciudad ;
- “Civis”, que reenvía al ciudadano, elemento central del espacio urbano, ya que su respiración constituye la misma esencia de la vida de la ciudad ;
- “Spatia”, que son diversos espacios de socialización, de intercambios y de interacciones vitales de la ciudad, y los que aseguran la pulsación colectiva;
- y finalmente el “Res publica“, que designa la idea de una política en busca de los bienes públicos, capaces de pilotar la vida de la ciudad en el interés general para proyectarla hacia uno mejor – vivir cotidiano y construir espacios colectivos de transformación.
- Porque toda ciudad es portadora de estos cuatro elementos combinados, sólo una reflexión transdisciplinaria estará en condiciones de permitirnos de pensar en ella en su conjunto y de elaborar para ella marcos y planes de transformación y de acción. Para mí, la ciudad hay que pensarla en común por urbanistas, sociólogos, ingenieros, filósofos, diseñadores, arquitectos, industriales, políticos, en artistas sin el que se corre peligro de reducirla a cosas que no es.
- Me parece pues importante, antes de toda cosa, de desmarcarse de las vertientes tecno-céntricas, generalizadoras, que consideran la ciudad en abstracto como un problema algorítmico, un juego vídeo o un terreno de simulación. Estas posiciones que van de una ciudad a la otra en un movimiento tecno-comercial, procurando categorizar su grado de inteligencia por un hipotético QI – a menudo según un efecto de modo y de marketing – dejan de lado la profunda razón de ser, la misma esencia de la ciudad: un espacio en el que se puede y debe sentir su propia respiración, tomar el pulso, una ciudad viva, sensible y ligera, un lugar de encuentros permanentes, de alteridad, de descubrimientos y de construcción cotidiana de una vida compartida, de un bien vivir.
Un sistema complejo
Otra característica esencial de la ciudad que hay que subrayar, es su complejidad. Toda ciudad es en efecto y por excelencia, un sistema complejo, en el sentido etimológica del termino, que viene del latín complexus, “entrelazado”. Porque la ciudad es una agregación de seres humanos cuyas necesidades vitales de bienestar y de desarrollo se cruzan de maneras múltiples. Esto da lugar a conjuntos de sistemas y de subsistemas, que vienen para concretizarse en forma de servicios y de usos para alojarse, desplazarse, alimentarse, divertirse, cuidarse, educarse etc. Todos estos subsistemas son por otra parte interdependientes: los individuos como los sistemas, en una ciudad, existen sólo ligados unos con otros.
La ciudad es compleja porque es por otra parte comparable a un sistema vivo, que se desarrolla en el tiempo. Como todos los organismos vivos, ella obedece pues a dos tendencias. Por una parte, ella debe satisfacer sus necesidades para crecer: toda ciudad tiene como función de satisfacer las necesidades vitales de sus habitantes y su búsqueda de bienestar. Por otra parte, está sometida a un cierto número de azares que la haga frágil: tempestades, averías, incendios, atentados, epidemias etc. La ciudad debe pues ser resiliente, es decir capaz de superar estos azares.
De donde la necesidad de adoptar, para pensar en la ciudad, una visión, metodología y foco de acción por las ciencias de la complejidad. Esto supone en efecto de sobrepasar los objetos y los sistemas para interesarse, ante todo, en sus interacciones, porque estas entidades existen sólo por su interdependencia y su enlace en un momento dado en un espacio dado. Para comprender la realidad profunda de fenómenos de nuestra vida corrientes tan variados como los movimientos de poblaciones, los aprovisionamientos energéticos, la gestión de los flujos en materias primas, el transporte y la circulación, los impactos del cambio climático, catástrofes naturales, las situaciones de crisis de todo tipo etc, es necesario estudiar y comprender las interacciones, las interconexiones y las mallas existentes o por existir entre las diversas entidades. Su configuración, reconfiguración, topología, dinámica, temporalidad son la expresión de sus comportamientos de la vida de diaria. Ellas dan lugar a nuevas expresiones, a nuevos comportamientos – lo que nosotros científicas llamamos también la emergencia.
Comprender las interacciones propias de un sistema supone pues de interesarse en los múltiples modelos que permiten aprehender el conjunto de estos sistemas y su heterogeneidad, con el fin de consagrarse a lo esencial que es su dinámica de asociación. Las ontologías como la expresión del conocimiento, la taxonomía como metodología de descomposición, la semántica asociada con los diferentes constituyentes, la revalorización de las condiciones, co-acciones y la dinámica de interacción permiten de construir otra manera de comprender un sistema complejo. Aun siendo parcial, esta aproximación sistémica iterativa, incremental y capacitiva es particularmente pertinente para aprehender la complejidad, como la de la ciudad por ejemplo. En una ciudad, existe en efecto una multiplicidad de necesidades, de usos, de servicios, de flujo: la alimentación, el hábitat, el medio ambiente, la educación, la cultura, los transportes, la salud, la seguridad, la energía, los desechos, la comunicación etc. Modelarlos, analizarlos, comprenderlos en una dinámica transversa conduce a otra manera de concebir soluciones por la ciudad. Es el paso que proponemos, un paso de transformación y de acción donde el digital juega un mayor papel.
La ciudad del siglo XXI: revoluciones tecnológicas y ubicuidad
Si nos parece esencial desmarcarnos de toda aproximación tecno céntrica para pensar en la ciudad en toda su complejidad, debemos sin embargo subrayar con fuerza el papel que la tecnología juega y va a continuar a jugar en el seno de las ciudades del siglo XXI.
El siglo XXIhace vivir en la humanidad, por primera vez, cuatro revoluciones tecnológicas mayores en simultáneo : digital, bio sistémica, robótica cognitiva y nano tecnológica.
Estas revoluciones originan nuevas apuestas y nuevas pistas a las cuales es hoy crucial reflexionar. ¿Qué vidas deseamos para mañana, a la luz de las oportunidades que nos abre el progreso tecnológico ? ¿Qué nuevos servicios y usos crear para los ciudadanos ? Ya vemos un nuevo mundo urbano emerger, a favor de estas cuatro revoluciones, y más ampliamente a todo el conocimiento transdisciplinario que lo atraviesa, contribuyendo así a forjar nuevos paradigmas. La revolución digital, particularmente, está modificando profundamente el fenómeno urbano en el mundo.
La revolución digital trasforma en efecto nuestras vidas en el diario vivir desde el advenimiento de la primera generación de los ordenadores personales, hace ya 30 años. Gracias a la llegada de las redes informáticas, el digital dejó de ser un asunto de especialista para ponerse al alcance de todo poseedor de un ordenador personal conectado. Internet, esta vasta red mallada planetaria, permitiendo de dar a cada uno – dondequiera este en el mundo – una nueva dimensión por el uso, gracias al WEB, y más tarde las redes sociales que se hicieron una referencia colectiva, con los grandes éxitos que conocemos.
La aparición, desde cerca de 5 años, de lo que se llaman los ” smart devices ” y del « Internet de las Cosas», está por otra parte dando lugar a una verdadera “revolución en la revolución”, la revolución ubiquitaria, con la capacidad de tener una conexión tecnológica con el resto del mundo en todo lugar y a cada momento. Con ésta, oportunidades inéditas se ofrecen en lo sucesivo a los hombres: una instantaneidad de la comunicación, la creación de espacios transversales caracterizados por una métrica cero, una capacidad de acceder a objetos en otro tiempo reservados para especialistas, y hoy soportes de usos múltiples y abiertos a ellos todos, un mundo donde la codificación y los algoritmos se democratizan y se hacen, gracias a Apps, ampliamente accesibles. Esta dimensión nos hace así a aumentar, a los cuatro elementos característicos de toda ciudad, el quinto elemento que cualifica la ciudad del siglo XXI : ubiquitous, la ubicuidad.
He aquí lo que es realmente nuevo en la actualidad : la capacidad a disponer de una conexión tecnológica a cada momento, en todo lugar, permanentemente. Esta verdadero capilaridad planetario está tomando vida, basada en el uso de los “smart devices” por ciudadanos ubi e hyper conectados. Es también una masa de datos en movimiento constante que se presenta a nosotros. La ciudad misma se transforma por esta revolución. La tecnología es así, indiscutiblemente, una palanca de transformación de las vidas humanas.
Es esencial pues recordar, creo, que estamos viviendo, con el advenimiento de este paradigma ubiquitario, un período de ruptura tecnológica muy fuerte – todos los análisis lo subrayan actualmente, y a razón. Gracias a la utilización del silicio embarcado, todos los objetos tienen hoy la capacidad de ser conectados y de comunicar. Esta evolución nos incita a apoyarnos una nueva mirada en los objetos que utilizamos al diario, porque la tecnología les confiere en lo sucesivo capacidades de comunicación, de pertenecer a des múltiples redes al mismo tiempo y de brindarles una inteligencia local de inferencia. ¡Entonces, evaluamos actualmente en 6 mil millones el número de objetos conectados en el mundo, para un total de 7 mil millones de habitantes y en una decena de años, este número de objetos conectados será multiplicado por lo menos por 5! Las potencialidades tecnológicas que se abren a nosotros parecen desde entonces casi infinitas.
Pero si es importante subrayar estos hechos, no bastan sin embargo, en mi pensamiento, de explicar lo que hace la especificidad de la revolución ubiquitaria. Lo importante, pienso, no es que los objetos sean objetos tecnológicos, sino que ante todo se hayan convertido en objetos sociales, originando al mismo tiempo, a la escala mundial, una cultura del hombre social – digital. Tomemos el ejemplo de los adolescentes que se conectan en su página Facebook vía su portátil para comunicar: ellos hacen de su teléfono un uso social ante todo, con un nuevo modo de comunicación que transita por las redes sociales. Esta forma de intercambio masivamente utilizada reemplaza la conversación telefónica, prolonga a veces el encuentro físico, pero crea también nuevas relaciones, que trascienden el objeto mismo. Los objetos del siglo 21 integran así 3 componentes: técnica, saber- hacer y social. Es esto que caracteriza, según yo, la revolución ubiquitaria: todo objeto, cualquiera que sea el modo al que es conectado, tiene en lo sucesivo un uso social.
Esta socialización del objeto conectado también concierne lo que se llama el «cuerpo aumentado». El teléfono móvil ya es para bastante gente una cierta prótesis numérica, que forma parte del cuerpo prolongandolo. Mañana las gafas Google y otras permitirán, no solo de corregir una vista desfalleciente, sino de aumentar la realidad percibida, dando una diferente visión, aumentado por contenidos sociales. Allí se sitúa la novedad : siendo conectado, un objeto como unas gafas se hace un objeto social. Y es precisamente la razón por la cual, desde entonces, no hay más oposición entre el mundo físico real y el mundo virtual: al contrario, el mundo físico es atravesado por el mundo numérico y su dimensión social, que permiten transformar poderosamente, en cambio, el mundo físico.
Hibridación y diseño de servicios
Esta hibridación entre el mundo físico y el mundo digital nos ofrece nuevas y poderosas capacidades de acción cotidiana. Ella también lleva en ella un potencial enorme de transformación de la vida urbana, ya que permite partir del mundo físico para reinventarlo, atravesado por el mundo digital – tecnológico y del uso social que es hecho, proponiendo usos y servicios totalmente nuevos.
La hibridación no es una nueva cosa: el hombre siempre se apropió su espacio de manera creativa por el manejo de la técnica y luego de la tecnología. Lo que es nuevo, en la actualidad, es que la tecnología abre nuevos espacios relacionando socialmente a los individuos. Es bastante impresionante ver la manera como Facebook y en general las redes sociales conectan la humanidad a través de la tierra, y esto no únicamente de modo virtual, ya que ha menudo generar efectos importantes y directos en nuestras vidas. También las actividades humanas se abren actualmente a muy numerosas oportunidades a través de los objetos conectados, que se trate del arte, de la medicina, de las biotecnologías, etc. o de la vida de diaria. Los usos son así, hoy, reinventados por la hibridación.
Conviene subrayar de manera fundamental, en mi visión el papel que juegan las plataformas en este proceso de hibridación. Las plataformas son unos sistemas que permiten agregar, enriquecer, recrear, contextualizar las informaciones. Es ante todo por su capacidad federativa, integrativa y de inferencias múltiples que los usos y los caracteres funcionales pueden ser repensados y encarnados. Verdaderos espacios de agregación y de encuentros en los cuales convergen los mondes físicos, digitales y sociales, las plataformas son unos lugares donde se aprehenden de otro modo los usos. A través de las plataformas dedicadas a la movilidad en ciudad por ejemplo, el coche no es pensado más como un objeto en si mismo sino como un carácter funcional para desplazarse. Las plataformas originan así una cultura de la ida y vuelta indispensable entre el mundo físico y el mundo físico por concretizando esta hibridación que permite aumentar las oportunidades y la inmersión social en el uso cotidiano.
Todos los objetos que nos son más familiares se hacen a través de las plataformas objetos para los que un nuevo uso se crea a través de los interfaces digitales Es esta la noción de la « estética de la hibridación», de la que hablo, porque da origen a lo que se llama y es fundamental el diseño de los servicios – noción indispensable para comprender la cultura de la innovación. Lo mismo que un diseñador concibe un objeto funcional para conferirle nuevos usos con una cierta belleza, las idas y vueltas entre mundo físico y mundo digital – tecnológico vía las plataformas van a permitir re concebir los servicios y las funcionalidades de la vida cotidiana y particularmente urbana.
Conclusión : la ciudad de mañana, una ciudad viva
¡Si se aplican estas consideraciones a la ciudad y nuestras vidas, vemos en efecto que las potencialidades de la ciudad ubiquitaria son extremadamente ricas – y que ellas no se resumen a una nevera que nos alerta cuando no hay más mantequilla! Al ser la ciudad un territorio de vida y de encuentros, los objetos conectados son una herramienta para hacer emerger nuevas experiencias de vida que dan origen a usos y servicios inéditos y administrativos, de ocio, de salud, de sociabilidad etc.
Autos compartidos, movilidad multimodal, energías descentralizadas, valorización del patrimonio, espacios públicos urbanos de buena convivencia, salud pública personalizada, mejor calidad de vida para la tercera y la cuarta edad, educación de masa en línea, espacios abiertos de cultura, de arte y de ocio, democracia participativa bajo sistemas abiertos de gobernanza, sistemas colaborativos de información : he aquí unos ejemplos de servicios que están naciendo hoy y que harán de la ciudad mañana de una ciudad viva, combinando la inteligencia urbana, la inclusión social y la innovación tecnológica. Ejemplos en los cuales la ubicuidad (ubiquitous) ofrece al ciudadano (el civis) de nuevos espacios de vida (Spatia) para que el espacio urbano (Urbis) le aporte mejores condiciones de vida, de acuerdo con una verdadera política de los bienes públicos (el res publica).
Bibliografía :
Ascher F. (2009), L’âge des métapoles, La Tour d’Aigues, Editions de l’Aube
Berger, R. et Ghernaouti-Hélie, S. (2010), Technocivilisation : pour une philosophie du numérique, Lausanne, Presses polytechniques et universitaires romandes
Castells M. (1997), The power of identity, Oxford, Blackwell
Charreyron Perchet, A. (2012), Synthèses des travaux du groupe stratégique “Projets innovants pour des villes durables”, Paris, Ministère de l’écologie
Curien N. (2013), La Ville, les Technologies de l’Information et l’innovation ouverte, Conférence « 5 Plus City Forum », Issy Les Moulineaux http://www.ncurien.fr/images/PDF/city-forum-mars-2013.pdf
Curien N. (2013), De la Technosphère à la Noosphère, Colloque « Homos Numericus », Toulouse http://www.ncurien.fr/images/PDF/homo-numericus.pdf
Doueihi M. (2011), Pour un humanisme numérique, Paris, Librairie du XXe et du XXIe siècles
Duby G. (1985), Histoire de la France urbaine, Paris, Seuil
Goetz B. (2012), Promesse d’une ville, Paris, Arléa
Haentjens J. (2008), Le pouvoir des villes ou l’art de rendre désirable le développement durable, La Tour d’Aigues, Editions de l’Aube
Haentjens J. (2011), La ville frugale. Un modèle pour préparer l’après-pétrole, Paris, FYP éditions
Laville B. (2012), La ville, nouvel écosystème du XXIe siècle. Ville, réseaux, développement durable, Paris, Comité 21
Le Goix R. et Veyret Y. (2011), Atlas des villes durables. Ecologie, urbanisme, société : l’Europe est-elle un modèle ? Paris, Autrement
Levy C., Kegelart J-J., Forect M. (2012), Audit des synergies et convergences des démarches traitant de la conception durable des territoires à différentes échelles. Rapport n° 008372-01, Conseil général de l’environnement et du développement durable, Paris, Ministère de l’écologie, 2012
Lucan J. (2012), Où va la ville aujourd’hui ? Formes urbaines et mixité, Paris, Editions de la Villette
Masboungi A. (2012), Projets urbains durables : stratégies, Paris, Le Moniteur
Moreno C. (2013), Réflexions et Prospectives sur le Blog « La Passion de l’Innovation » https://www.moreno-web.net/category/reflexions-et-prospectives/ Paris
Ozouf-Marinier M-V. (2007), Le territoire, la géographie et les sciences sociales. Aperçus historiques et épistémologiques in Territoires, Territorialité, Territorialisation : et après ?, Vanier M. et alii (eds.), Actes des entretiens de la Cité des territoires, Université Joseph Fourier, Grenoble
Pornons H. (2013), Les Villes Intelligentes auraient-elles une face cachée ?, Blog d’Henri Pornons
Rundle, M. et Conley, C. (2007), Ethical Implications of Emerging Technologies, New-York, Unesco
Sassen S. (1991), The global city : New York, London, Tokyo, Londres, Gollancz
Sassen S. (2000), Territory and Territoriality in the Global Economy, International Sociology
Sassen S. (2011), Talking back to your intelligent city, McKinsey, What Matters
Viard J. (2013), Nouveau portrait de la France, la société des modes de vie, La Tour d’Aigues, Editions de l’Aube
Virilio, P. (2010), Le grand accélérateur, Paris, Galilée
Wachter, S. (2010), La ville interactive. L’architecture et l’urbanisme au risque du numérique et de l’écologie. Paris, L’Harmattan
Zbinden, G. (2010), L’Internet des Objets, une réponse au réchauffement climatique, European Commission, Preparing Europe’s Digital Future, Mid-Term Review, Paris, Éditions du Cygne